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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 03:33

La France vient de franchir le seuil fatidique de 1700 milliards d’euros d’endettement : elle est en faillite, sinon aujourd’hui, demain, inexorablement.

Cette série d’articles vise à démontrer la spécificité de la dette française quant au cumul de la dette avec l’impôt (I), quant au volume hors contrôle de la dette (II), quant à la structure insoluble de la dette (III) et enfin quant à la philosophie de la dette (IV) qui sont les quatre raisons de son impossible apurement

 

IV LA PHILOSOPHIE DE LA DETTE

Qu’est ce que la philosophie de la dette ?

Dans un premier article, il a été soutenu que la dette, pour être cumulée avec des taux d’imposition a maxima, était devenu un brasier hors contrôle.Dans un deuxième article que ce brasier avait une croissance exponentielle.Dans un troisième article, que ce brasier était définitif à cause de la persistance des handicaps organisationnels d’un État obèse et de l’addiction de la classe politique au recours au prêt.

Où est la philosophie dans tout cela ?

Partout.

Et où est "la spécificité" française de "sa philosophie" ?

Juste dans une toute petite différence de lecture   mais qui fait toute la différence.

La philosophie de notre enrichissement et de notre endettement.

Lorsque la dette devient un brasier, c’est la moindre des choses que de s’interroger sur ses causes et les mécanismes qui l’ont faite s’enflammer, et au-delà, sur les valeurs morales et les paradigmes idéologiques qui l’ont provoquée.  Ou alors, disons tout de suite que la dette ne nous intéresse pas, préférant ainsi en mourir demain que de la combattre dès aujourd’hui.

La philosophie de la dette ne rappelle qu’une seule chose : quand on est malade on se soigne.

C’est ce qu’essayent avec courage les U.S.A. avec la Commission Angelides et c’est évidemment sur AGORA VOX que  vous en trouverez le compte rendu le plus détaillé, intelligent et constructif qu’il ait pu en être fait jusqu’ici sous la brillantissime plume de notre incomparable Cheminade http://www.agoravox.fr/tribune-libr...

Lequel, avec la rigueur et l’humour qu’on lui connait, n’a pas oublié, par comparaison, de donner un petit coup de patte mérité à la commission d’ enquête de l’Assemblée nationale sur le même sujet, qualifiant son rapport de "grisâtre", une litote polie pour dire que l’Assemblée, par solidarité corporatiste avec ses ainés, nous avait encore gratifié d’un pavé illisible, un non rapport, sur une dette phénoménale provoquée  par leur incurie, soit l’examen le plus complet des non causes  d’une dette que l’on ne veut pas voir, non plus que de ses mécanismes, qu’il ne faut surtout  pas comprendre,  sauf à prendre le parti de reconnaitre trente ans de ses propres fautes.

Lisons bien Cheminade.

La philosophie de la dette depuis Cro-Magnon était assez simple, quoique théorisée bien après sa naissance : elle est l’inverse de la philosophie de l’enrichissement

La philosophie de l’enrichissement c’est :

1 : Le Travail est source de toute richesse

2 : Car c’est lui qui créé l’Épargne.

3 : C’est l’épargne qui finance le Capital.

4 : Et c’est le Capital qui finance et permet  le Travail.

Vous pouvez discuter de l’organisation collective (les Mayas) ou non du travail (le libéralisme). Des titulaires sociologiques de l’épargne (Les Laboratores sous l’Ancien régime, les bourgeois au XIXe siècle ; non il y a une différence…et pas à l’honneur de la république).

Vous pouvez, par une politique de taxation ou non de l’épargne inerte, celle thésaurisée, la diriger ou non vers son objet, le capital d’entreprise (taxation des transactions sur l’or).

Vous pouvez  à la rigueur discuter du contenu et du périmètre entrepreneurial ou non du capital, en partie ou presque totalité. Vous pouvez même discuter de la propriété collective ou non de ce capital selon que vous estimez que ce mode d’organisation et de répartition serait le plus à même de servir le travail (Union soviétique, politique de la NEP).

Vous pouvez entre ces trois notions inventer toutes les notions intermédiaires, dirigistes ou non, qui vous paraitront les mieux à même de servir le cycle "Travail Épargne Capital Travail" (capitalisme d’État de Colbert, interventionnisme de Roosevelt, politique keynésienne de relance etc.)

Mais vous ne pouvez pas, de l’extrême droite à l’extrême gauche,  remettre en cause cette trilogie, la Sainte trinité de l’Économie, qui se réduit à cet aphorisme :

Le Travail pourrait encore tout sans le Capital.Alors que le Capital ne peut rien sans le Travail et l’Epargne.

Aboutissant à cette Valeur unique : Le Travail, source de toutes richesses.

La philosophie de l’endettement.

L’histoire dira que lorsque les trente glorieuses furent épuisées, soit après la crise pétrolière, nous sommes rentrés dans une période de saturation progressive des marchés contre laquelle nous avons lutté à force d’innovations technologiques, de conquêtes de marchés extérieurs, de relance de la consomation,  de concentrations capitalistiques. Mais toujours à un coût croissant pour une baisse tendancielle du taux de profit.

L’idée germa alors que si nous pouvions disposer d’une masse monétaire inépuisable ce kérosène dans le carburateur ferait immanquablement repartir le moteur. L’idée était très simple et apparemment judicieuse :

-depuis 1933, aux États-Unis, la loi Glass-Steegall avait interdit, par prudence et parce que chat échaudé craint l’eau,  que les banques de dépôt (qui ont les sous) fassent le métier des banques d’affaires (qui ont le savoir faire de la spéculation). Et réciproquement, que les banques d’affaires fassent et utilisent des prêts c’est-à-dire le métier des banques de dépôt. Un apartheid professionnel pour que tout le monde vive en paix. Tout le monde s’en était satisfait aussi longtemps que chacun trouvât suffisamment d’herbe bien grasse dans son champ.  http://www.une-opinion.com/?p=136

-Mais lorsque les marchés commencèrent à saturer de partout, peut-être par keynésianisme mal compris, ou appât du gain, on fit sauter l’interdiction : les banques de dépôt eurent le droit de faire le métier des banques d’affaires et les banques d’affaires de faire celui des banques de dépôt. En termes plus clairs : on mettrait de la spéculation jusque dans les prêts (les subprimes) et des prêts  dans la spéculation (les effets de leviers). Mieux : on permettrait à toutes les banques de faire tous les métiers de banques, et à tous de spéculer.

Ce qui revenait à dire qu’on mettrait artificiellement une exponentielle à tous les métiers et les amateurismes de la finance.

Eh bien, d’un point de vue financier, ça a très bien fonctionné et pour vous en convaincre il suffit de reporter un œil sur les cours de bourse de la période, l’abolition de la séparation étanche entre métiers de dépôt et métiers de spéculation datant de la présidence Clinton en 1999 :

Vous voyez bien la saga internet à partir de 1995 sur un CAC 40 à 2000 pts. puis la flambée des cours en 1999 avec l’abolition de la loi Glass-Steegall à 4500 pts et le sommet à 6600 pts en un temps record. L’effondrement des cours. jusqu’à 2650 pts ; La remontée jusqu’à 6000 en 2008 ; puis la nouvelle crise...Moralité : la bourse exagère tout mais finit toujours par vous dire la vérité

Que retenir de l’abolition de la loi Glass ? D’un point de vue économique et social il faut dire que ce fut une erreur tragique puisque cette réforme a plus sûrement cassé l’outil et les emplois que la simple mondialisation.

Surtout, du point de vue idéologique l’abolition a substitué une société où la sainte trinité était de tout temps :

Travail-Epargne-Capital

En société aux valeurs inverses :

Oisiveté- Spéculation- Endettement.

Il fallait spéculer pour gagner plus facilement de l’argent, puisque le travail était de plus en plus difficile et de moins en moins bien rémunéré ; pour spéculer il fallait s’endetter et utiliser  les effets de levier indispensables à la spéculation, jusqu’à cinq, pour les professionnels dix fois la mise. Des quantités pharaoniques de kérosène ont été ainsi injectées sur tous les marchés. Même immobiliers. Tout a été financiarisé. Une économie de bilans. A partir de là, il ne servait plus à rien de travailler ou faire travailler : trop de soucis, pas assez rémunérateur ; sous traitons plutôt aux Chinois, moins chers ;  et spéculons : à outrance.

Voilà : le moteur a lâché.

Et nous n’avons pas fini de nous en apercevoir.

Le travail, en même temps que la civilisation, a ainsi changé d’océan : il est passé de l’Atlantique au pacifique.

Car quels sont ceux qui ont tiré les marrons du feu de cette bérézina de l’économie occidentale ?

Les Chinois, l’Asie. Seulement eux.

Pour une raison parfaitement logique, une démonstration in situ de la véracité de la thèse : ils sont restés fidèles à la Trinité idéologique de l’Économie  bien qu’il leur en coûtât car il leur en coûta : au moins les efforts pour y parvenir  ( le "coûtât, coûta" je l’ai fait exprès c’est pour Cheminade qui se plaint de l’appauvrissement de la grammaire et du vocabulaire en France : on ne parlerait plus que "koi-koi" couramment) :

Travail-Épargne-capital.

Vous croyez que les hérauts de la spéculation sont riches ? Ils sont ruinés. De General Motors à la City Bank. Vous pensez que la B.N.P., la Société générale sont  saines ?  Elles sont vermoulues.

Pour avoir mis de la spéculation, de l’endettement, et donc  de l’oisiveté partout, jusqu’à  subventionner cette dernière pour s’en excuser, nos sociétés sont au dernier stade de la tuberculose de leur endettement.

Quand Bush, Ouistiti ou Strauss-Kahn vous disent "la croissance de demain épongera le prêt d’aujourd’hui" ils spéculent encore sur demain et vous endettent toujours depuis hier.

Ne les croyez jamais ; ces faux prophètes de la prospérité nous tuent en même temps qu’ils se ruinent.

La spécificité française.

Vous vous rendez-compte : il va falloir tout reconstruire, rapatrier nos usines, rembourser nos prêts. Un chantier de trente ans de sueur pour dix ans d’illusions.

Et du côté français,en plus,  trente ans d’atermoiements.

Car il y a une petite différence entre les Français et les Américains. Pas de vertu, loin s’en faut. Ou pas à notre avantage.

Mais de départ et d’ordre de lecture.

Dans le cycle proprement démoniaque, l’inverse de notre idéal civilisationnel :

Oisiveté-Spéculation-Endettement,

Les Américains ont commencé leur lecture à "Spéculation" ; donc ils se sont endettés ; donc ils ont abandonné la valeur travail. Mais dans ce schéma, il faut le relever, "l’Oisiveté" n’est pas une vertu  proclamée mais une simple conséquence subie.

Sans doute regrettée.

Ce qui veut dire que chez les Américains, in fine, le Travail est resté une valeur. leur valeur. Malgré leurs spéculations outrancières

Sans doute ce qui les sauvera et tous ceux qui les imiteront.

Les Français n’ont pas cette chance. Ils ont commencé leur lecture des valeurs inversés, bien avant les Américains, et n’ont pas fait porter le centre de gravité de leur erreur sur la Spéculation mais sur l’Oisiveté qui, chez eux, plus tôt et plus fortement que tout autre en occident, a été organisée et financée comme une Vertu.

Un dogme.

Cause philosophique unique de tous leurs endettements.

Partout : de l’école (abandon des notations) à l’entreprise (les 35 heures, la retraite anticipée ou obligatoire). Le tout gratuit pour tous (A.M.E) ; la médiocrité, l’abandon est assistée, excusée, subventionnée, encouragée.

Les vernis idéologiques, d’ailleurs contradictoires,  qu’il fallut passer sur les réformes pour les justifier n’ont aucun intérêt : outre qu’elles sont évidemment fausses, en plus de se contredire, le fait est que vous pourrez justifier comme il vous plaira l’oisiveté puisqu’une fois installée, elle est.Tout simplement.

Infiltrée partout. Partout chez elle.

Une maladie sanguine du corps social..

C’est pour la financer que nous sommes endettés et pour rembourser nos prêts que nous sommes initiés à la spéculation : une lecture en sens inverse d’une trinité inversé.

Un comble.

Ca sauvera peut-être la B.N.P. de la faillite.

Mas pas la France de l’endettement.

Lui, l’endettement,   ira en empirant, aussi longtemps que nous idolâtrons l’Oisiveté.

La société d’assistés.

A commencer par nos politiques.

Mais bien sûr qu’ils ne produisent plus rien et ne sont plus qu’attachés à leurs protections d’assistés.

Les premiers et les plus assistés avant tous.

Depuis toujours.

Puisqu’ils n’ont promu l’oisiveté pour leurs électeurs que pour mieux se la garantir à eux-mêmes.

N’est-il pas ?

La spécificité de la philosophie de la dette française : définitivement insoluble…

François DESVIGNES




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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 08:38

France vient de franchir le seuil fatidique de 1700 milliards d’euros d’endettement : elle est en faillite, sinon aujourd’hui, demain, inexorablement.

Cette série d’articles vise à démontrer la spécificité de la dette française quant au cumul de la dette avec l’impôt (I), quant au volume hors contrôle de la dette (II), quant à la structure insoluble de la dette (III) et enfin quant à la philosophie de la dette (IV) qui sont les quatre raisons de son impossible apurement

 

III LA STRUCTURE INSOLUBLE DE LA DETTE

Dans deux précédents articles, [http://www.agoravox.fr/actualites/e...] et [http://www.agoravox.fr/actualites/e...], nous avons tenté de démontrer que, quelle que soit l’importance de la dette, la France n’étant pas forcément la moins bien placée sur ce chapitre, la spécificité de sa dette lui sera fatale :

parce qu’en plus d’être endettée, elle est trop lourdement imposée pour pouvoir inverser son processus d’endettement et,

parce que la progression exponentielle de sa dette vient de l’acculer à rembourser les intérêts de ses emprunts par l’emprunt, devenu depuis peu premier poste de son budget, toutes situations typiques du failli.

Le dérapage de la dette est d’abord un dérapage de sa gestion

Aujourd’hui, nous allons tenter de démontrer que cette triste situation n’est pas conjoncturelle mais structurelle, rationae temporis et rationae materiae.

Rationae temporis car cette situation dure depuis plus de trente ans, au-delà des partis et des majorités, avec une imperturbable constance.

Et rationae materiae, quelle que soit l’entité publique, toutes administrations confondues, État central, collectivités locales et organismes de protection sociales

Comme l’illustre le graphique ci-après concernant l’endettement cumulé :

 

 

Lequel endettement cumulé, précision importante, est la conséquence d’un déficit structurel de gestion, toutes administrations confondues de l’ordre de quelques pour cent par an qui se chiffrent en milliards d’euros (144 en 2009) situation qui va se dégradant au fil des ans. : [http://www.insee.fr/fr/themes/compt...]

Ce graphisme met ensuite en évidence que, contrairement aux idées reçues, ce sont les organismes de protection sociale qui semblent vouloir contenir avec le plus de pugnacité la tendance à l’augmentation de la dette : en effet, c’est la seule entité publique qui, d’une année sur l’autre, réussit à diminuer la taille de son endettement, même si cette diminution n’a pu toujours s’inscrire dans la durée.

Et au contraire, c’est frappant sur ce graphique, le gouvernement et les administrations centrales semblent avoir pris le parti de laisser courir la dette, les colonnes bleues et violettes n’ayant cessé de progresser depuis trente ans.

A cause d’eux, encore plus que du fait des collectivités locales, malgré les efforts louables des organismes de protection sociale, l’endettement public est structurel, une enflure grandissante au fil des ans.

Et nous voilà donc sur la structure de la dette.

Partant d’une métaphore géologique, on pourrait dire que l’endettement n’est que la conséquence de l’empilement des couches successives de nos ratés annuels de gestion, c’est-à-dire d’une augmentation de la dette sans contrepartie d’actifs et à raison même de cette absence de contrpartie, une dette aussitôt oubliée une fois consommée, et comme consommée sur l’instant, sur l’instant oubliee, cause unique de son renouvellement.

Mais à ce stade, si le mécanisme du renouvellement annuel de la dette est constaté, il n’est pas expliqué.

J’avance deux explications possibles à cette dérive : Napoléon, la durée des mandats ; la cause historique et la cause électorale.

Napoléon :

Nos administrations et établissements publics ont trouvé logique depuis Napoléon, qui les avait conçus à cette fin, de s’organiser comme le sont les armées : centralisation et organigramme pyramidal pour l’architecture, discipline et ordre pour le mode de fonctionnement.

Dans un pays en guerre, ce système rend des services incomparables. Si je n’avais pas peur d’être déplacé, je vous dirais que le régime de Vichy a été de l’avis unanime des occupants d’une redoutable efficacité dans sa traque des populations juives pendant la seconde guerre mondiale, non parce que les pétainistes étaient tous des fous furieux antisémites (les nazis l’étaient pour eux même si certains l’étaient plus qu’eux), non plus parce que les Français étaient majoritairement antisémites (les Polonais l’étaient bien plus qu’eux même si certains l’étaient plus qu’eux) mais parce que le régime de Vichy avait utilisé son administration « militarisée », toute faite d’ordre et de discipline, pour la mettre au service de la déportation.Procédé en soi parfaitement odieux, je vous l’accorde, mais ce n’est pas le sujet.

La question est : d’où l’administration tenait-elle cette efficacité si redoutable ? Uniquement à cette règle militaire qui veut que du général au simple soldat tous les ordres soient exactement, immédiatement et complètement exécutés. C’est comme un véhicule : il ne doit y avoir aucun jeu dans les rouages, quel que soit leur nombre, zéro indépendance.

Cela suppose un encadrement à chaque échelon ,chargé de relayer l’ordre et contrôler son exécution et donc une organisation pyramidale. Ce système est contre nature car l’initiative et l’indépendance sont le propre de l’être humain. S’il n’en était pas ainsi nous serions encore dans les arbres. Pourtant de cette discipline à zéro indépendance/initiative dépend la victoire de l’armée et la survie de votre compagnie en temps de guerre. Pour faire respecter cette discipline à zéro initiative, les armées utilisent la menace du poteau d’exécution : pour ceux qui préfèrent risquer une balle dans le dos devant l’ennemi douze balles dans le coeur par les amis. Cela donne de très bons résultats ; en temps de guerre s’entend. Et dans l’armée de préférence.

L’administration française, organisation civile militarisée par Napoléon et deux siècles de guerres, pour ne parler que de ceux-là, a donc fonctionné comme une armée estimant que la seule question de la moralité de l’ordre de la rafle était en elle-même un acte de rebellion et de désobéissance grave, un manque de loyauté à l’égard du chef à qui l’on doit respect, discipline et obéissance, en plus de la confiance aveugle, et non de discuter ses ordres, le subordonné ne pouvant en aucun cas se livrer à cette liberté de juger sa hiérarchie mais seulement lui obéir jusqu’au sacrifice de sa personne.

On ne pourrait pas croire qu’une telle rigidité puisse être transposée dans l’administration civile ou qu’elle puisse durablement y fonctionner. Et pourtant non seulement elle a très bien fonctionné mais encore nous n’avons dû qu’à la Providence et à la fin de la guerre que l’on n’ait pas fait faire à nos fonctionnaires des choses encore plus horribles ,si ce fut possible.

Et l’administration continue de fonctionner sur ce modèle et au-delà, tous nos établissements publics, pro ou péri administratifs, tout ce qui de près ou de loin touche à l’Etat ou ses prérogatives : à une différence ou un handicap près.

La différence c’est que l’armée est un outil de guerre qui, pour son efficacité, réclame les échelons intermédiaires, c’est-à-dire un corps ininterrompu de relais, du commandemant à l’exécutant ; c’est très lourd, très cher. Justifié pour l’armée. Indispensable en temps de guerre. Mais dans l’administration en temps de paix....ça fait certes une administration organisée (normalement) mais surtout des entités sur-hiérarchisées, des univers où pour un opérationnel vrai vous avez au bas mot 3,5,7,9 fonctionnels contrôleurs. Une surcroissance de l’encadrement au détriment de l’opérationnel. C’est-à-dire une entité radicalement contre-productive, au contraire de l’armée ; malgré tout le dévouement de ses membres, à l’instar de l’armée.

Le recouvrement de l’impôt est ainsi en France parmi les plus chers du monde, et à services égaux l’hôpital est beaucoup plus cher que la clinique à tel point qu’il a fallu prévoir deux tarifs, un public avantageux et un privé calculé à la corde, pour ne pas faire sombrer d’un coup tous nos établissements hospitaliers dans la faillite. Malgré ce cocon protecteur, l’hôpital continue de faire des pertes sans pouvoir complètement assumer ses missions et la clinique des profits sans jamais refuser un malade.

Sur le coût de gestion de l’administration fiscale, qui a fait couler beaucoup d’encre depuis le rapport Lepine [http://votreargent.lexpress.fr/fisc... ] il n’est pas discuté que des progrès ont été entrepris mais néanmoins sans obtenir les résultats escomptés.

En gros, pour cent unités de recettes notre administration après avoir caracollé autour d’un coût d’1,60 % ne parvient pas à percer le plancher d’1,20 % soit un coût de recouvrement bien supérieur à ses homologues qui eux s’échelonnent entre 0,70 et 1,00.

Donc en 2007, elle est descendue à 1,20 %. C’est presque bien. C’est beaucoup mieux que le Japon, autre administration impériale, qui tourne autour de 1,50. Mais au rythme des grapillements annuels, c’est beaucoup trop lent surtout par rapport à ses voisines et encore plus si elle désire les devancer en efficacité pour cause d’impécuniosité. [http://www.oecd.org/dataoecd/37/58/... ]

Surtout lorsque l’on sait que l’administration fiscale, de toutes les administrations, a été celle à s’être lancée le plus complètement et le plus durablement dans les réformes, faisant de ses coûts de gestion sa bête noire, effort qui, par la constance et les résultats, mérite d’être salué.

Aussi, pour bien faire, il faudrait démonter Dame publique et parapublique et lui supprimer le plus possible de rouages intermédiaires pour l’alléger au plus possible et ainsi lui permettre de descendre ses coûts . Voeu pieux : on ne peut pas démonter la machine sans la casser. On a bien tenté des réformes d’allègement de ci de là. En vain. Toujours plus lourde, toujours plus contrôleuse et contrôlée, la machine suit sa propre logique, faisant des fonctionnaires ses premières victimes, et les meilleurs d’entre eux, ceux qui ont des idées pour l’améliorer, de pures martyres.

La seule parade que l’on ait inventée est une absurdité en même temps qu’une démonstration et un aveu d’impuissance : la privatisation. Tant que l’on est resté dans les services marchands, pratiquement la privatisation des nationalisations antérieures, les choses se sont plutôt bien passées. Mais une fois arrivés sur le périmètre des compétences régaliennes de l’Etat cette solution n’est plus sérieusement envisageable : comment privatiser la police, la justice, l’armée ? Sans même aller jusque-là, des services marchands, par exemple les transports, restent dans la sphère de l’Etat, par exemple la S.N.C.F., tout simplement parce qu’il n’est pas possible de les privatiser autrement qu’à la marge, c’est-à-dire sur ses filiales, avec d’ailleurs des coûts indirects de cohérence.

Mais il faut néanmoins espérer qu’avec le temps et la volonté, nous terminerons dans toutes les administrations là où l’administration fiscale a si bien commencé, gagnant, année après année, des petits points de coût de gestion, un travail de ramasse miettes et d’alègement des structures, jusqu’à l’équilibre de gestion.

Une oeuvre possible donc ; mais de longue haleine.

Pourtant, cela ne marchera pas parce que cela ne durera pas : à cause des politiques.

La durée des mandats

Ce que met en évidence ce deuxième graphique c’est que la dette des collectivités et organismes publiques est inversement proportionnelle à la durée des mandats électifs de ceux qui les dirigent.

 

On ne changera pas le système électif non plus que la durée des mandats.

Pourtant, si nous voulions libérer nos élus de leur dépendance alccolique au prêt, le plus sûr moyen serait d’en supprimer la cause : leur peur de la non réélection. Le tableau démontre en effet que la dérive du recours au prêt est inversement proportionnelle à la durée des mandats.

Les organismes de sécurité sociale et de protection gèrent et contienent du mieux qu’ils le peuvent le deficit qui chez eux d’ailleurs n’est pas de gestion, même si certainement des progrès pourraient être faits sur ce ce terrain. Ils ne sont pas élus.

Les dirigeants des collectivités territoriales, dotés de mandats longs et peut-être moins menacés par la non réélection que les politiques "nationaux", soit qu’ils n’en vivent pas, soit, bien qu’en en vivant, leur charisme personnel ait plus de poids dans l’ élection que la politique elle même, ne sont donc pas condamnés à la surenchère des offres et des propositions si mangeuses de finances.

Certes, eux aussi, comme tout politique, ont recours à ces procédés clientélistes , qui pour la piscine,qui pour la voie rapide ou le ramassage des ordures ménagères. Certes, ils seront obligés, une fois arrivés au pouvoir, comme tout politique, de financer leurs promesses par l’emprunt surtout s’ils ne veulent pas se faire traiter de menteurss et ainsi ruiner leur carrière.

Mais d’une part, le cycle de la promesse n’intervient qu’une fois tous les six ans, et d’autre part, la proximité des électeurs oblige à des devoirs de sincèrité et de pédagogie, tous garde- fous qui n’existent plus ou moins dans la sphère de la politique "centrale".

La parisienne.

Chez " la parisienne" ce que montre le graphe, c’est que les défauts y sont démultipliés, et les garde-ous absents.

En effet, on vote et on gouverne au niveau national ; on ne finance plus les piscines municipales, mais par exemple les 35 heures. La moindre augmentation, le moindre avantage, même justifié, toujours intéressé par la réélection, se chiffre en huit zeros et plus d’emprunt. Au rythme non pas d’une mais de deux élections : la présidentielle, la législative ; pas pour six ans mais selon un cycle de cinq ans sans compter les élections intermédiaires à la réélection présidentialo-législative pour lesquels quelques mesures financées par l’emprunt seront votées , par "soutien", "pour tenir les territoires".

Des prêts en rafale.

De ce point de vue,il faut regarder la concordance des dates entre les deux élections, la présidentielle et la législative, comme une amélioration certaine de notre système dont les experts nous diront peut-être, plus tard, combien elle nous a fait économiser d’emprunts.

Tout cela sans aucun garde fou, même pas celui de la proximité car, dans "la Parisienne", il y a au moins un accord tacite, rendu nécessaire pour les besoins de la réélection : on n’évite de parler de la dette en évitant de se la reprocher mutuellement, le cannibalisme n’étant pas un mode ordinaire de conquête ou de maintien au pouvoir.

Quand, décidemment, l’emprunt sent trop mauvais,que la nation demande des comptes quand on lui demande des efforts, la Parisienne a sa réponse toute prête : la situation est sous " contrôle". Elle n’ose pas ajouter "son". Elle vous laisse le supposer.

A la lecture du graphe, le mensonge est peut être sous (son) contrôle, la situation certainement pas

Vous pouvez la croire ou non. Décider d’aller voter ou de vous abstenir. Ce sera pareil : en votant pour le camp adverse vous voterez pour leurs frères de lait. Et en vous abstenant, vous ne ferez la démonstration, qu’au fond, ils n’ont besoin que de leurs votes pour s’élire.

Cruelle vérité de leur démocratie.

Ce pourquoi, aussi longtemps qu’ils voudront reconduire leur réélection, ils reconduiront leur recours systématique à l’emprunt, leur modèle suicidaire.

Jusqu’à la ruine totale de nos finances.

Par instinct de leur survie.

A nos seuls dépens.

La spécificité structurelle de la dette de l’Etat français.

François DESVIGNES

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 07:51
    http://iygkxw.bay.livefilestore.com/y1mfP4qmv4WfaE-T-L4eTkZnqJrSJhVlnWoaBAW4DnCJlvEaBgNvid8fdqV2XgsAr1I77P2U2j-hvV780gA9QPT1SP3DI-Ip3apjazM4H-jgnjbdSzR5RCfyuSNl6j0IKsviKkm5zGS9akkLDf1svolYQ/dette%20publique.jpg
 
La France vient de franchir le seuil fatidique de 1700 milliards d’euros d’endettement : elle est en faillite, sinon aujourd’hui, demain, inexorablement.
Cette série d’articles vise à démontrer la spécificité de la dette française quant au cumul de la dette avec l’impôt (I), quant au volume hors contrôle de la dette (II), quant à la la structure insoluble de la dette (III) et enfin quant à la philosophie de la dette (IV) qui sont les quatres raisons de son impossible apurement.
II LE VOLUME HORS CONTROLE DE LA DETTE
1700 milliards de dette publique est un montant hallucinant mais, pour autant, nous ne devrions pas en soi être impressionné par ces chiffres lorsque l’on sait qu’au lendemain des guerres napoléoniennes le Royaume-Uni avait fait grimper son taux d’endettement  à  250/300% de son P.I.B.      
       
Dans notre dernier article, nous avons tenté de démontrer que plus que l’importance de la dette en elle-même c’était son cumul avec des taux d’imposition élevés, sans pour autant parvenir à des budgets en équilibre, qui devait nous inquiéter, car, perdant ainsi la totalité de nos marges de manoeuvre,  inexorablement nous courrons vers la faillite.
       
Aujourd’hui, ce que nous allons tenter de démontrer, c’est la vitesse à la quelle nous courrons  sans jamais néanmoins perdre de vue que la masse de la dette a par elle-même un  effet synergétique et qu’ainsi, si le volume de la dette en lui-meme n’explique pas les causes, il en accélère les conséquences.
       
Donc, le volume  de la dette : les républicains (pardon d’être royaliste) disent souvent que la dette française est certes importante mais moindre que celle des Etats-Unis. Si l’on parle de dette publique, et de pourcentage de P.I.B., c’est absolument faux. Nous sommes un des pays les plus enettés au monde. L’assertion choque, cela ne fait pas très plaisir mais la vérité n’est pas là  pour nous flatter mais nous éclairer : la France est en 14e position des pays les plus endettés avec un taux d’endettement de 83%, soit dans le peloton de tête des cancres, avec le Zimbabwe, la Belgique, la Grèce. Le Japon est encore loin "au dessus" d’elle mais, au regard de nos taux respectfs d’imposition, ce n’est pas une  consolation http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9l%C3%A8vements_obligatoires.
     
Enfonçons le clou, vous ne me croiriez pas sinon : même l’Egypte et le Portugal, exsangues, sont mieux placés que nous en termes de pourcentage de leur P.I.B., de peu il est vrai (15e et 16 places). Où sont les U.S.A  malgré la politique interventionniste de Obama dans ce consert de la dette ? Pas si mal placés, en 36e  position, avec un taux d’endettement de 59 %. On comprend mieux pourquoi Obama sourit au Ouistiti quand le Ouistiti prétend lui donner des leçons de vertu  du haut de ses talonnettes. Il faut aller sur ce lien pour méditer le tableau et prendre la mesure de nos menteurs 
     
En définitive, les chiffres exacts ne nous intéressent pas, la comparaison des masses d’endettement entre pays nous édifie seul ; un bon croquis et tout est dit :1700 milliards de dette publique est un montant hallucinant mais, pour autant, nous ne devrions pas en soi être impressionné par ces chiffres lorsque l'on sait qu'au lendemain des guerres napoléoniennes
le Royaume-Uni avait fait grimper son taux d'endettement  à  250/300%de son P.I.B
     
En définitive, les chiffres exacts ne nous intéressent pas, la comparaison des masses d’endettement entre pays nous édifie seul ; un bon croquis et tout est dit :
    Fichier:Public debt percent gdp world map.PNG
 

   

Cette mappemonde de l’endettement est assez récente. Pourtant, elle est déjà dépassée. Les choses vont si vite. En effet,   comme nous savons que nous venons de franchir le taux de 80 % de dette publique, il nous faudrait normalement recolorier la carte en plus foncé chez nous et plus clair chez quelques uns de nos voisins : nous sommes dans le mauvais sens ; le Canada, par exemple,  est maintenant à 34 % de taux d’endettement. Bien vert.

Or, nous savons bien que, au jour du dernier jour de la crise, seuls les "verts" seront vainqueurs avec une capacité d’endettement intacte pour profiter à tout va de la reprise. Au contraire, "les marrons" devront mobiliser toutes leurs énergies restantes à l’apurement des dettes de leurs ainés sans rien pouvoir consacrer à leurs  investissements qui seuls leur permettraient de prendre une juste part à la prospérité retrouvée. Et quand nous voyons où sont les plus "verts" et encore plus, ceux qui s’en approchent et  ceux qui s’en éloignent nous comprenons deux choses :  pourquoi nous avions l’air si étonnés à l’instant et pourquoi, subitement, nous sommes devenus tout pâles et le sommes restés depuis....

D’autant que notre progression dans l’endettement est logarithmique, son logarithme étant l’illustration la plus évidente de notre défaut de maitrise, de notre nouvel état de failli :

 

 

   

Ca ne durera pas : prolongez la courbe, vous saurez quand nous mourrons.    

     

C’est pour cela que nous n’avons plus les moyens de savants raisonnements mais devons seul en revenir à nos bons instincts :  nous devrions avoir le reflexe d’arrêter le maudit compteur   http://cluaran.free.fr/dette.html  pour le faire repartir dans l’autre sens. Ce n’est pas le volume qui nous a rendu tout blanc à l’instant. C’est la progression logarithmique du volume. L’absence de contrôle de la dette ; qu’on nous cache, à nos dépens. C’est le sens et la vitesse du compteur qui nous fait passer du débat à l’ultimatum.

     

Mais les chiffres de l’endettement de la nation sont tels qu’ils sont au-delà de la compréhension de notre entendement moyen. Le chiffre exact ne nous intéresse d’ailleurs pas, seul le chiffre signifiant nous intéresse, c’est-à-dire par ordre de grandeur et par habitant. On peut faire plus clair en faisant plus simple : en vous demandant de lire ce qui suit en « sautant » les chiffres entre parenthèses, eux seuls exacts mais insuffisamment parlants car « illisibles ».    

     

Sans même regarder ce qui reste dans l’assiette de nos voisins, pratiquement les prélèvements obligatoires en France tournent autour de 50 % du P.I.B. (44%). Selon les dernières publications de l’I.N.S.E.E., fin 2008, la dette de la France représentait à l’époque  environ 70% (68 %) du PIB, soit 1300 milliards (1 328 milliards d’euros).  Elle a cru de 10% (9,8 %) en un an.  La quantité de revenus injectés dans l’économie par les mesures de relance en 2009-2010 a été proche de 45 milliards d’euros, soit 2 % (2,4 %) du PIB.  La dette a continué son inexorable ascension : après avoir atteint 80% en 2009 (77,1 %), elle a atteint 85 %  du PIB en 2010 (84 %).  Le déficit budgétaire  atteint traditionnellement  trois fois les montants consacrés à la relance (141 milliards d’euros) et sera donc reconduit  peu ou prou en 2011.  Ce qui signifie qu’à la vitesse du seul déficit budgétaire, la France augmente son endettement de 10% par an (8%).  Personne n’est devin mais il est vraisemblable, à moins d’un retournement improbable de conjoncture, qu’à l’horizon 2012,  l’endettement sera proche de 120% du P.I.B.  Lequel P.I.B. au mieux stagnera.  D’autant que tous ces malheureux chiffres ne tiennent pas compte des 900 milliards d’euros de retraite des fonctionnaires non provisionnés à ce jour, soit 45 points d’endettement supplémentaires.  C’est plus une dette, c’est un brasier.

Ces chiffres astronomiques sont au-delà de notre compréhension.

On peut donc faire encore plus simple : que l’endettement soit « calé » entre 80 et 100% ou 120% du P.I.B. et notre imposition « stabilisée »  autour de 50% du P.I.B. veut donc dire, au bas mot, que chaque Français est aujourd’hui publiquement endetté dans une fourchette de 120-130% de ses revenus annuels : les 50 % d’impôts auxquels il faut rajouter un bon 70% d’endettement, si vous voulez bien admettre qu’aucun Etat n’est totalement vierge de toute dette, même pas l’excellent élève russe. Et pourquoi cette addition entre les choux de l’impôt et les carottes de la dette ? Parce que ce sont les mêmes légumes : l’impôt payé est une dette évitée et la dette contractée,un impôt différé.

Donc au bas mot nous sommes à 130 % d’endettement public, soit bien au delà des 1700 milliards.

Le F.M.I. a calculé le P.I.B. par habitant en 2008 à 34 215€. Chaque Français est donc endetté publiquement de 41 000€, arrondis à 40 000€ correspondant aux 120% de 34 215€. Sur ces 40 000€,  il en paye chaque année 50/120 en impots (17 000€) et reconduit les 70/120 restants soit  (23 000€) en dettes différées qui ne cessent donc d’augmenter.L’écart de 3000 € avec les chiffres pris sur le compteur de la dette provient de ce que nous laissons 10 % de dettes résiduelles à l’Etat. Sinon, le compteur a raison : nous devons 26 000 € par habitant.

     

On raisonne « par personne » ce qui est faux. Le bébé, mamie sont comptés comme contributeurs dans le raisonnement "par habitant". C’est démagogique. Il faut raisonner par « feu », foyer fiscal.  Dans ce cas, comme il y a environ 17 000 000 de foyers fiscaux imposables en France, le hasard fait très bien les choses : chaque foyer,  après avoir payé ses impôts,  est encore endetté d’environ 100 000 € http://www2.impots.gouv.fr/documentation/statistiques/annuaire2003/index.htm

L’autre manière de prendre le calcul est de dire que la famille française est composée de papa, maman et de deux enfants si bien que les chiffres deviennent....quatre fois supérieurs ! Chaque famille française EN PLUS de son endettement privé doit le 1er janvier de chaque année : 160 000€ = 68 000€ + 92 000€. (Puisqu’ils ont bien été quatre à gagner "en moyenne" 40 000€ etc). Et donc, le 31 décembre, si tout va bien, la famille lambda ne doit « plus que » et « seulement » 92 000€ en espérant que l’Etat, les collectivités territoriales et notre système de protection sociale  n’aient pas aggravé la dette  entre temps ce qu’ils ne manquent pourtant jamais de faire. Bon, 100 000 euros.

Beaucoup de Français vont penser n’avoir jamais payé 68 000€ d’impôts par an, somme supérieure à leurs salaires. Non, mais si nous ne les avons pas payés c’est parce qu’on nous les a volés en amont !!! Sans que nous nous en apercevions. Par exemple, en les camouflant dans notre bulletin de paye sous le terme « cotisations patronales » qui ne sont que des cotisations ouvrières payées par le patron en notre nom sans que nous le sachions. « La cotisation patronale » n’est que le salaire des employés detourné par le patron sur ordre de Marianne. Vous voulez savoir combien vous auriez pu toucher si on ne vous avait pas volé en amont ?  C’est très simple : au bas mot le double de ce que vous avez effectivement touché en aval. Vous voulez le verifier ? Additionnez les cotisations ouvrières et patronales de votre fiche de paie. Le vol ne concerne pas les fonctionnaires ?  Il ne concerne pas les pauvres ? Qui par hypothèse n’en seraient pas victimes ?  C’est faux : le P.I.B. est la richesse commune de la nation ce que produit l’effort conjugué de tous.  Puisque le F.M.I. l’a calculé pour la France en 2008 à 34 215€ par habitant dans notre exemple du foyer fiscal cela donne un revenu moyen familial de  34 215€ x 4 = 136 860€ par famille. Vous voyez, on retombe sur les mêmes chiffres. Vous ne saviez pas que vous gagniez autant ? Ni que ce qui était apparemment gratuit vous coûtait si cher ? On vous a trompé ? C’est exact : mais bien au-delà de ce que vous pensez, ce que nous verrons sur d’autres pages...

En attendant, royaliste lucide ou républicain sincère, père, mère de famille ou célibataire, nous devons 100 000 €. En plus de notre endettement personnel.

Vous comprenez maintenant, Ouistiti,  pourquoi nous sommes devenus si pâles, tout d’un coup, en apprenant ces chiffres et si définitivement en colère après vous tous puisqu’il résulte de ces chiffres que vous nous avez tous escroqués.

Depuis 30 ans.

(à suivre)

François DESVIGNES





 

   


 


 
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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 12:40
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De la victoire sur Syagrius en 486 aux accords d' Évian du 18 mars 1962, la France a été en guerre quasi permanente circonstance qui a  façonné autant sa mentalité que sa culture. Depuis bientôt cinquante ans, soit près de deux générations, la France est en paix, circonstance inédite dans son histoire. Deux sociétés ainsi se côtoient, toutes deux françaises, et pourtant chacune étrangère de l'autre.


LA FRANCE, UNE HISTOIRE DE GUERRES
D’aucuns des lecteurs seront étonnés de lire que de 486 à    1962 la France était en guerre soit pendant très exactement 1476 ans de son histoire. Un record… C’est pourtant la stricte vérité car lorsqu’elle n’est pas en guerre, elle est en après-guerre    ou en avant-guerre. Elle la fait, s’en remet ou la prépare !
La plupart du temps profite de s’en remettre pour déjà la préparer, inlassablement, depuis sa fondation. Pas une génération n’en    fut épargnée, ne s’en est dispensée : guerre étrangère, guerre civile, guerre coloniale, guerre révolutionnaire, guerre religieuse, les Français sont    toujours en guerre, en après-guerre ou en avant-guerre.
La spécificité française vient de ce qu’elle a toujours été en guerre depuis sa création en ce sens que chaque génération a connu sa guerre, ayant à chaque fois mobilisé l’essentiel des forces vives du pays. Très tôt, l’État s’est donc construit sur des nécessités de guerre et l’impôt levé,  par exemple, l’a été le plus souvent à des fins de financement de la guerre
Dans cette culture de guerre, même  lorsque la France est en paix, elle est encore en guerre, en après-guerre ou en avant-guerre. Aussi, même lorqu’elle est en paix, elle n’oublie pas la guerre. 
Oui,  elle  profite de se remettre de ses guerres  pour déjà en préparer d'autres,inlassablement, depuis sa fondation. Pas une génération n’en fut  épargnée, ne s’en est dispensée : être français, c'est sinon porter l'uniforme du moins collaborer a la guerre,pourrait-on dire de 7 a 77 ans, toutes origines sociales, tous genres confondus.

Ce n’est que depuis 1962 que nos compatriotes  sont en paix et pour la première fois de leur histoire, depuis plus de deux  générations, bientôt 50 ans, sans même une petite perspective sérieuse de guerre à l’horizon.
 
Douce paix.
 
Quand on fait observer ce fait aux Français ils restent incrédules et souvent cherchent à minimiser l’influence des guerres sur le cours de leur histoire et de leurs  mentalités.
 
En réalité, c’est peu dire qu’elles ont façonné la mentalité collective des Français non pas seulement par leur fréquence mais également par leur importance.

Concernant la fréquence, deux récapitulatifs en annexe retracent l’histoire des guerres principales menées en France ou par la France de 486 à 1962. La liste interminable des conflits se passe de tout commentaire.
 
 Concernant leur importance, plutôt que de retracer des inventaires morbides trois chiffres suffiront à donner la mesure des engagements ou, pour le dire de manière plus
colorée, l’importance des saignées : à chaque fois ponctionnées dans les plus
jeunes classes nubiles de 18 à 35 ans.
 
 Donc, sous le bon roi Louis IX (SaintLouis), au beau milieu du XIIIe siècle, la France compte environ vingt millions d’habitants et, comme tel, le pays le plus peuplé d’Europe et de loin. Au XVIIe siècle, sous Louis XIV, sa population n’a pas tellement augmenté (les guerres toujours) : vingt cinq millions  d’habitants c'est-à-dire  autant que la Russie de l’époque. Score honorable. A l’aube de la première guerre mondiale, elle compte quarante millions d’habitants.  Les progrès de la science. Un siècle plus tard, soixante millions d’habitants alors que la Russie, diminuée par rapport au Tsar de toutes les Russies, compte encore cent quarante trois millions  d’habitants et qu’elle aussi dut payer son tribut de guerres et pas des moindres.
La France en guerres n’est pas une fiction mais une douloureuse et permanente réalité : ce sont de vraies guerres parfois très longues, comme la guerre de Cent ans, toujours
douloureuses ce dont rend bien compte la stagnation démographique française sur longue période et l’écart avec sa cousine russe. 


 
Dans cette France en guerres, le leitmotiv ne peut être la prospérité mais seulement la sécurité du groupe. Et dans une société de guerre, les objectifs communément admis ne
peuvent être les mêmes que ceux pratiqués dans une société de paix qui, n’ayant
pas à gérer sa sécurité, peut entièrement se consacrer à sa seule prospérité.
Il y eût des conflits, il y en a et il y en aura encore : on n’efface pas 1500 ans de
culture de guerre en 50 ans de paix. La culture de guerre est une culture
institutionnelle qui, sur l’autel de la sécurité du groupe demande beaucoup de
discipline et de sacrifice aux individus qui en aucun cas ne sont autorisés à
dire «JE SUIS». Si on est en guerre, la discipline est notre seule sauvegarde.
La nation en guerre ne veut donc voir qu’une seule tête, n’espère qu’une seule
attitude, le sacrifice personnel.
 
La culture de paix, que nous connaissons depuis 1962,  est inverse : elle a
besoin de toutes ses libertés et de tous les talents individuels pour faire pousser la prospérité. De ce point de vue, c’est une société essentiellement libertaire permissive et en tout contractuelle.


 

 
LE COMPLEXE FRANCAIS


 
Aussi la France,victime de son histoire, vit-elle dans ce paradoxe qu’elle est encore organisée pour la guerre mais vit dans la paix, que son État et ses mentalités restent
institutionnels alors que ses forces vives et ses individus sont déjà contractuels.
C’est en ce sens qu’il faut relire les événements de 1968 : la jeunesse contractuelle s’oppose au pouvoir institutionnel chacun avec sa logique propre et opposée. En somme, depuis les événements de mai 1968, la France n’en finit pas de se dés
institutionnaliser, de sans cesse rajouter du contractuel partout où elle le peut.
Du point de vue clinique c’est à proprement parler un schéma schizophrène. Et la névrose en politique n’est jamais une maladie durable.


 La France est devant cette alternative : soit elle rentre en guerre, soit elle devient
contractuelle.
Au fond, n’importe lequel de ces deux choix est admissible mais elle ne peut pas rentrer dans le XXIe siècle sans faire ce choix.


 
A moins de considérer qu’elle a déjà fait le choix de la société contractuelle à force de
privatisations de son secteur nationalisé, de refus réitéré de rentrer dans des
processus de guerre, de partout donner l’avantage à l’individu sur l’uniforme,
aux organigrammes horizontaux sur les organigrammes pyramidaux, au consentement
sur l’ordre, aux Français sur la France, à la liberté sur la contrainte.
Il y a ainsi une France institutionnelle et une France contractuelle qui se côtoient, se combattent et ne se comprennent pas.Tout les oppose. L'une en appelle à l'obéissance à la loi, au comportement citoyen,  à la sécurité et voit la guerre partout, et là où elle n'est pas, la met encore, judiciairement ou autrement. L'autre en appelle à la liberté, au consentement, au contrat, qu'elle veut mettre partout même là où ça ne se peut.
L'une n'est pas à droite et l'autre à gauche, ou l'inverse, mais plus logiquement, étant tous egalement vertueux ou humains, contractuels et institutionnels se répartissent en proportion égales dans chaque corps intermédiaire, de la famille à la nation.
 
 L'une se souvient de la guerre. L'autre ne veut voir que la paix.
Un jour nous choisirons ou l'histoire pour nous. 


 
Mais efface-t-on aussi facilement,  donc par nous-memes ou à la suite de  l'Histoire,1500 ans de culture de guerre et, encore plus certainement,  oserions-nous dire que pour être en paix depuis 50 ans, nous le sommes définitivement ?


 
Personne n'oserait cette bravade car tout le monde sait lire et personne n'a  perdu sa mémoire, comme le démontre les annexes : c'est en 2014 que nous aurons vraisemblablement la réponse...


 
 

 
François DESVIGNES

http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/var/gendarmerie_gr/storage/images/decouverte/2eme-regiment-d-infanterie/1200-5-fre-FR/2eme-regiment-d-infanterie_articlewide.jpg
 
LES PRINCIPAUX CONFLITS DE L’HISTOIRE DE FRANCE
 
LE MOYEN-AGE
 
 
481 : avènement de Clovis, roi des Francs saliens.
486 : victoire contre Syagrius, dernier représentant romain en Gaule.
496 : victoire de Tolbiac sur les Alamans.
500 : campagne contre les Burgondes.
507 : victoire des Francs contre les Wisigoths.
510 : Clovis seul Roi des Francs.
523-534 : conquête du royaume burgonde par les Français. 
537 : conquête de la Provence par les Français.
555 : Clotaire 1 er soumet la Bavière.
556 : Les Français soumettent les Saxons.
569-575 : raids des Lombards en Gaule.
579 : invasion des Bretons.
600 : reprise de la guerre entre Clotaire II, Tihert II et Thierry II : guerre civile.
613 : Clotaire II reconstitue l’unité du royaume et nomme à la tête de chacune des  provinces seigneuriales un maire du Palais.
614 : Clotaire II réunit une assemblée des Grands et publie un édit de paix : fin des guerres.
630 : campagnes de Dagobert contre les Frisons.
677 : reprise de la guerre entre la Neustrie et l’Austrasie.
680 : Pépin II maire du Palais d’Austrasie.
687 : Pépin II maire du Palais de Neustrie.
709 –712 : campagne contre les Alamans.
714 : mort de Pépin, Charles Martel maire du Palais d’Austrasie lui succède, soulèvement des Neustriens
716-720 : guerre et victoire contre les Neustriens.
720-725 : invasions arabes dans le sud.
732 : victoire sur les arabes à Poitiers par Charles Martel.
720-738 : conquête de la Germanie par Charles Martel.
736-739 : campagnes victorieuses contre les arabes en Provence.
743-746 : campagnes de consolidation en Aquitaine et en Germanie.
752-759 : conquêtes contre les arabes de la Septimanie.
754-756 : campagnes d’Italie contre les Lombards, Pépin restitue au Pape ses États.
760-768 : campagnes et soumission définitive de l’Aquitaine.
768 : mort de Pépin le bref.
773-774 : campagne de Charlemagne contre les Lombards.
778 : expédition d’Espagne (Roland et le col de Roncevaux).
799 : expédition contre la Bretagne.
811 : deuxième guerre contre les Bretons.
814 : mort de Charlemagne, Son fils, Louis 1er  lui succède.
818 : expédition contre les Bretons.
820 : premier raid normand sur la Seine.
824 : raid normand sur Noirmoutier.
834-854 : invasions normandes
856-861 : invasions normandes (pillage de Paris en 858 et 861).
858 : invasion de la France par Louis le Germanique.
859 : victoire de Charles le chauve contre Louis le Germanique.
888 : victoire du roi Eudes, nouvellement élu, à Mont faucon sur les Normands.
890 : installation des Sarrasins (arabes) en Provence.
898 : victoire de Charles III sur les Normands à Jaucourt.
910 : fondation de l’Abbaye de Cluny
911 : victoire de Chartres sur les Normands, les normands s’installent en……..Normandie (Traité de Saint-Clair-sur-Epte).
913 : début des raids hongrois en France (également 917, 924, 935, 937, 954).
920-922 : révolte des Grands contre Charles III qui s’enfuit en Lorraine.
923 : victoire des Grands à Soissons.
925 : pillage de Fréjus par les Sarrasins.
925-973 : guerre larvée contre les Sarrasins jusqu’à la reprise de la Garde Freinet.
978 : guerre pour la Lorraine contre Othon II empereur d’Allemagne.
985 : Reprise de Verdun.
1014 : La Corse est libérée des Sarrasins la chrétienté d’assiégée devient conquérante.
1046-1053 : campagne d’Italie, victoire sur l’armée pontificale à Civitella.
1066 : victoire de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, à Hastings, conquête de l’Angleterre.
1095 : prédication de la première croisade par Urbain II.
1096-1099 : première croisade.
1101-1137 : guerre contre les vassaux du roi de France.
1109-1119 : revendication de la Normandie par Henri 1er d’Angleterre.

1114 : apparition de l’hérésie cathare et extension dans le midi; fin de l’unité religieuse en France.
1123-1124 : nouvelle guerre entre Louis VI et Henri Ier.
1137-1138 : révoltes communales.
1147-1149 : deuxième croisade.
1154 : Henri Plantagenêt, roi d’Angleterre, du fait de son mariage avec Aliénor d’Aquitaine, répudiée par Louis VII,  domine la moitié ouest de la France.
1167-1169 : guerre franco-anglaise, paix de Montmirail.
1173 : reprise de la guerre.
1177 : traité de St. Rémy entre la France et l’Angleterre.
1181 : coalition des comtes de champagne, Bourgogne et de Flandre contre Philippe Auguste, roi de France.
1185 : traité de Boves fin des hostilités avec la Champagne et la Flandre.
1190 : départ de Philippe Auguste pour la Troisième Croisade.
1194 : conquête de la Normandie par le roi de France.
1194-1198 : guerre franco-anglaise défaite de Courcelles.
1202 : Philippe Auguste confisque toutes les possessions anglaises en France et ré envahit la Normandie.
1204-1208 : Philippe Auguste conquiert la Touraine, l’Anjou, le Poitou, Nantes, la Normandie aux Anglais.
1209 : début de la croisade contre les Albigeois
1212 : Victoire de Simon de Montfort contre le Comte de Toulouse à Castelnaudary, première défaite des Albigeois.
1213 : coalition anglo-germanique et des Flandres contre le roi de France.
1214 : victoire de Philippe Auguste à Bouvines contre la coalition : l’État est né.
1216 : deuxième campagne contre les Albigeois.
1216-1217 : débarquement en Angleterre par le prince Louis, défaite à Lincoln.
1217-1221 : cinquième croisade.
1218 : troisième croisade contre les Albigeois.
1224 : Louis VIII soumet le Poitou et la Saintonge.
1226 : quatrième croisade contre les Albigeois, conquête d’Avignon.
1228-1129 : sixième croisade en terre sainte.
1228-1235 : nouveaux soulèvements des vassaux.
1230 : débarquement des Anglais et d’Henri III en France pour la «reconquête».
1235 : la France et l’Angleterre signent une trêve de 5 ans.
1242 : Henri III débarque en France, victoires françaises de Taillebourg et de Saintes.
1243 : nouvelle trêve de 5 ans.
1244 : capitulation de la forteresse cathare de Montségur : restauration de l’unité religieuse.
1248-1254 : septième croisade sous la houlette de Louis IX (St. Louis).
1270 : huitième croisade.
1280 : révolte du peuple contre les oligarchies municipales.
1282 : vêpres siciliennes (massacre des Français en Sicile).
1284 : Philippe III lance la croisade d’Aragon, avènement de Philippe le Bel.
1294 : Philippe le Bel saisit le Duché d’Aquitaine, ouverture du conflit franco-anglais.
1296 : conquête de la Guyenne par les Français.
1297 : victoire française de Furnes sur les Allemands et les Flamands.
1300 : occupation de la Flandre par les Français.
1302 : massacre des Français par les Flamands (matines de Bruges), défaite française à Tournai.
1304 : victoire des Français sur les Flamands à Mons en Pévèle.
1306 : expulsion des juifs hors du royaume, confiscation de leurs biens.
1307 : arrestation de tous les Templiers et confiscation de leurs biens.
1314 : exécution de Jean de Molay, grand maître de l’Ordre du Temple, mort de Philippe le Bel, l’état  est pérenne.
1320-1322 : révolte des pastoureaux qui massacrent les juifs.
1323-1328 : soulèvements de la Flandre et victoire de Cassel sur les insurgés.
1334 : Édouard III d’Angleterre revendique la couronne de France.
1338 : massacre des  juifs.
1339 : débarquement des troupes anglaises.
1340 : défaite navale de Lécluse.
1347 : perte de Calais.
1348-1349 : en pleine guerre de cent ans, la peste noire (perte de la moitié de la population) !
1355 : reprise du conflit franco-anglais.
1356 : défaite de Poitiers, Jean II prisonnier.
1359 : Traité de Londres : perte de la moitié de la France et paiement d’une forte rançon pour la libération du roi et reprise du conflit, les États de la langue d’oïl n’ayant pas voulu le signer (les chevauchées d’Édouard dans le Nord de la France)
1361 : les routiers (mercenaires) ravagent le sud de la France.
1364 : victoire française de Cochère par Du Guesclin.
1369 : confiscation de l’Aquitaine aux Anglais par Charles V.
1370 : Chevauchées dévastatrices du Prince noir, fils d’Édouard III d’Angleterre.
1372-1373 : Conquêtes de Charles V de l’essentiel des possessions anglaises.
1372-1375 : la peste.
1375-1390 : les Anglais ravagent la France.
1380-1383 : révoltes fiscales.
1396 : signature d’une trêve de 25 ans entre l’Angleterre et la France (totalement épuisée).
1404 : reprise des hostilités par la France.
1415 : désastre français d’Azincourt, défaite d’Harfleur, tournant de la guerre de Cent ans, sortie progressive du Moyen-Age.
1418 : les bourguignons maîtres de Paris.
1419 : prise de Rouen par les Anglais.
1422 : Charles VII surnommé roi de Bourges par dérision.
1429 : Jeanne d’Arc et le siège d’Orléans.
1430 : Jeanne d’Arc prisonnière.
1431 : mort de Jeanne d’Arc.
1438-1439 : nouvelle épidémie de peste.
1439 : la taille devient permanente pour l’entretien de l’armée.
1140 : Praguerie (révolte des nobles contre l’autorité royale).
1441 : libération de l’Ile de France.
1445 : création d’une armée permanente.
1448 : reprise du Mans.
1449 : rupture de la trêve franco-anglaise, prise de Rouen.
1450 : victoire française de Formigny, reprise de Caen, Cherbourg.
1453 : prise de Bordeaux, victoire de Castillons, fin de la guerre de cent ans.
1465 : guerre de la ligue du bien public (révolte nobiliaire), victoire de Montlhéry.
1475 : Charles le Téméraire conquiert la Lorraine.
1476 : défaite de Charles le Téméraire à Morat.
1477 : bataille de Nancy et mort de Charles le Téméraire, Louis XI occupe la Bourgogne.
1480-1481 : annexion de l’Anjou, du Maine, et de la Provence après la mort du Roi René
1485 : la guerre folle (rébellion des princes) et paix de Bourges.
1486 : Maximilien d’Autriche attaque le nord du royaume.
1491 : prise de Nantes par les Français.
 
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LES PRINCIPAUX CONFLITS DE L’HISTOIRE DE FRANCE.
 
LES TEMPS MODERNES.
 
   
1494 : début des guerres d’Italie par Charles VIII.
1495 : victoire de Formue.
1496-1497 : perte du royaume de Naples.
1499 : Louis XII reprend les guerres d’Italie et conquiert  le Milanais.
1500 : victoire de Sforza.
1501-1504 : reprise et perte du royaume de Naples.
1511: début de la Sainte Ligue contre la France.
1513 : défaite de Novare, les Français évacuent l’Italie.
1515 : mort de Louis XII, avènement de François 1er, victoire de Marignan.
1521 : début de la guerre entre Charles Quint allié d’Henri VIII d’Angleterre et François 1er.
1522-1523 tentatives  d’invasions par les Espagnols au sud, les Impériaux à l’Est, les Anglais en Picardie.
1524 : défaite à la Sesia.
1525 : défaite de Pavie.
1529 : Paix des Dames, la France renonce à l’Italie.
1535 : répression contre les réformés.
1536 : reprise de la guerre contre Charles Quint.
1538 : trêve de Nice (prévue pour dix ans qui en durera quatre).
1542 : reprise de la guerre entre François 1er et Charles Quint
1544 : victoire de Ciceroles.
1547 : mort de François 1er, avènement de Henri II, persécutions contre les protestants
1553-1554 : opérations militaires dans le rd de la France entre Henri II et Charles Quint.
1557 : défaite de St. Quentin face aux Espagnols.
1559 : Traité de Cateau Cambrésis entre la France, l’Angleterre et l’Espagne.
1560 : les protestants essaient de kidnapper le roi.
1572 : massacre des protestants le 24 août (St. Barthélémy).
1574 : reprise de la guerre de religion (qui n’avait jamais réellement cessé).
1577 : le roi prend la tête des catholiques de la ligue.
1580 : prise de Cahors.
1585 : reprise de la guerre.
1589 : mort d’Henri III assassiné avènement d’Henri IV.
1595 : Henri IV déclare la guerre à l’Espagne, victoire de Fontaine Française.
1600 : déclaration de guerre à la Savoie.
1610 : assassinat d’Henri IV après 7 tentatives infructueuses, avènement de Louis XIII.
1624 : reprise de la lutte contre les protestants et victoire navale de l’île de Ré.
1627-1628 : siège de la Rochelle.
1630 : occupation de la Savoie.
1632-1633 : occupation de la Lorraine.
1635 : intervention de la France dans la guerre de Trente ans.
1640 : prise d’Arras et conquête de l’Artois.
1642 : conquête du Roussillon, victoire à la bataille des Fourches sur les Espagnols.
1643 : victoire de Rocroi sur les Espagnols.
1644-1648 : les Français occupent la rive gauche du Rhin, les Pays Bas et Dunkerque.
1648 : victoire française à Zusmarhausen sur les Impériaux, à Lens sur les Espagnols.
1649 : début de la fronde parlementaire contre le pouvoir royal.
1650 : début de la fronde nobiliaire.
1652 : victoire royale d’Étampes sur les frondeurs.
1653 : fin de la fronde.
1654 : sacre de Louis XIV.
1658 : bataille des Dunes, victoire sur les Espagnols.
1659 : paix des Pyrénées, fin de la guerre contre les Espagnols.
1662 : les Anglais restituent Dunkerque aux Français.
1667 : l’Espagne déclare la guerre à la France, prise de Lille par Louis XIV.
1668 : conquête de la Franche Comté par les Français.
1672 : début de la guerre de Hollande.
1673 : prise de Maastricht par les Français, coalition des Espagnols, Hollandais, de l’Empereur d’Allemagne, et du duc de Lorraine contre la France.
1674 : victoire de Sinzheim sur le duc de Lorraine.
1675 : victoire de Colmar sur les Impériaux, libération de l’Alsace. Victoire navale de Stromboli sur les Espagnols.
1676 : victoire navale d’Agosta sur les Hollandais, destruction de la flotte espagnole à Palerme.
1677 : victoire de Cassel sur les Hollandais.
1678 : prise de Gand par les Français.
1678 : Traité de Nimègue, fin de la guerre de Hollande, la France obtient l’Artois et plusieurs places fortes.
1681 : début des Dragonnades contre les protestants.
1684 : prise du Luxembourg par les Français.
1685 : révocation de l’Édit de Nantes : les protestants sont hors la loi.
1688 : début de la guerre de la ligue d’Augsbourg (l’Allemagne, la Suède, la Bavière, l’Espagne contre la France).
1689 : l’Angleterre déclare la guerre à la France.
1690 : victoires françaises à Fleurus, à Staffarde, et sur mer à Béveziers.
1692 : défaite navale  française à la Hougue, victoire française à Steinkerque sur les Anglais.
1693 : victoire de Neerwinden sur les Anglais, à la Marsaille sur le duc de Savoie.
1697 : traité de Ryswick mettant fin à la guerre.
1701 : début de la guerre de succession d’Espagne.
1703 : victoire française de Höchstädt sur les impériaux.
1704 : défaite de Blenheim face aux Anglos impériaux.
1706 : défaite de Ramilles.
1707 : victoire à Almansa.
1709 : défaite de Malplaquet.
1710 : victoire de Villaviciosa.
1712 : victoire de Denain.
1713 : traité d’Utrecht et reprise de la guerre contre les Impériaux.
1715 : mort de Louis XIV.
1733 : début de la guerre de succession de Pologne.
1738 : fin de la guerre de succession de Pologne par le traité de Vienne.
1741 : début de la guerre de succession d’Autriche, prise de Prague par les Français.
1743 : défaite française de Dettingen.
1744 : déclaration de guerre à l’Angleterre et l’Autriche.
1744-1748 : combats franco-anglais en Inde.
1745 : victoire française à Fontenoy sur les Anglais.
1746 : prise de Bruxelles par les Français, victoire française de Rocou.
1747 : victoire française de Lawfeld sur les Anglais.
1748 : prise Maastricht par les Français, traité d’Aix la Chapelle mettant fin à la guerre de succession d’Autriche, la France restitue toutes ses colonies.
1754 : combats franco-anglais pour la possession de l’Ohio, capitulation anglaise, échec de Dupleix en Inde.
1755 : blocus du Canada français par les Anglais.
1756 : début de la guerre de sept ans.
1757 : victoire française sur les anglais à Kloster, défaite de Rossbach face aux Prussiens.
1758 : défaite française à Krefeld face aux Anglo- prussiens.
Capitulation de Louis Bourg au Canada face aux Anglais, victoire française de Carillon au Canada.
1759 : défaite française à Minden face aux Prussiens.
Défaite navale de Belle Ile face aux Anglais.
1760 : capitulation de Montréal.
1761 : perte de Pondichéry en Inde.
1762 : prise de la Martinique par les Anglais.
1763 : traité de Paris, fin de la guerre, la France cède le Canada, le Mississipi et la Louisiane.
1777 : début de la guerre d’indépendance aux Amériques. Soutien français en sous-main.
1780 : envoi d’une armée en Amérique.
1781 : victoire franco-américaine de Yorktown.
1782-1783 : batailles franco-anglaises aux Indes et aux Antilles.
1783 : traité de Versailles mettant fin à la guerre d’Indépendance.
1789 : début de la révolution française.
1792 : la patrie est déclarée en danger, chute de Louis XVI.
1793 : Louis XVI est  guillotiné, déclaration de guerre à l’Angleterre, l’Espagne, la Hollande, levée de 300 000 hommes, soulèvement de la Vendée, guerre civile.
1795 : conquête de la Hollande, annexion de la Belgique.
1796 : campagne d’Italie par Bonaparte.
1797 : victoire de Rivoli.
1798 : expédition d’Égypte.
1799 : occupation de la Syrie, perte de l’Italie victoires françaises en Suisse et en Hollande.
1800 : victoire de Marengo et de Hohenlinden sur les Autrichiens.
1801 : La rive gauche du Rhin à la France (traité de Lunéville), évacuation de l’Égypte.
1802 : rétablissement de l’esclavage dans les colonies.
1805 : Napoléon envahit l’Allemagne; victoire d’Ulm, défaite de Trafalgar, victoire d’Iéna.
1806 : prise de Berlin, blocus contre l’Angleterre; occupation de Vienne, victoire d’Austerlitz.
1807 : victoire d’Eylau, de Friedland, Traité de Tilsitt, prise de Lisbonne.
1808 : occupation des États pontificaux, soulèvement de Madrid contre les Français, capitulation des Français à Cintra, évacuation du Portugal.
1809 : victoires à Eckmühl, Wagram, Ocana, conquête des Antilles par les Anglais.
1810 : apogée de l’Empire.
1812 : campagne de Russie, victoire de la Moscow, défaite de la Bérézina.
1813 : révolte de l’Allemagne, victoires de Lützen et Bautzen, victoire de Dresde, invasion de l’Aquitaine par les Anglais, défaite française de Leipzig.
1814 : campagne de France, abdication de Napoléon
1815 : retour de Napoléon, défaite de Waterloo.
1830 : révolution de juillet, prise d’Alger.
1843 : guerre franco-marocaine.
1848 : révolution de Février.
1849 : expédition militaire à Rome pour réinstaller le Pape.
1853 : occupation de la Nouvelle Calédonie.
1854 : guerre de Crimée, victoire d’Alma.
1855 : victoire de Sébastopol.
1858 : début de l’occupation d’Indochine.
1859 : prise de Saigon, guerre contre l’Autriche, victoires de Magenta et Solférino.
1862 : guerre du Mexique.
1867 : évacuation du Mexique.
1870 : la France déclare la guerre à la Prusse, défaite de Sedan, abdication de Napoléon III,  révolte de la Commune de Paris.
1871 : massacre des communards, perte de l’Alsace Lorraine.
1873 : fin de l’occupation prussienne.
1874 : la France occupe la Cochinchine.
1881 : La France instaure son protectorat en Tunisie.
1885 : La Chine reconnaît le protectorat français sur le Vietnam.
1891 : La France conquiert le Congo.
1893 : La France impose son protectorat sur le Laos.
1895 : création de l’Afrique Occidentale Française.
1896 : annexion de Madagascar.
1897 : La France crée l’Indochine.
1900 : La France participe à la guerre contre les boxers en Chine.
1904 : accord colonial franco-anglais.
1911 : coup de force allemand à Agadir.
1914-1918 : première guerre mondiale.
1923 : occupation de la Ruhr par les Français.
1939-1945 : deuxième guerre mondiale.
1945-1954 : guerre d’Indochine.
1954-1962 : guerre d’Algérie.
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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 13:46

La France vient de franchir le seuil fatidique de 1700 milliards  d'euros d'endettement  : elle est en faillite, sinon aujourd'hui, demain, inexorablement.

 

 Cette série d'articles vise à démontrer la spécificité de la dette française  quant au cumul de la dette avec l'impôt (I), quant au le volume hors contrôle de la dette (II), quant à la la structure insoluble de la dette (III) et enfin quant à la philosophie de la dette (IV) qui sont les quatres raisons de son impossible apurement.

 

 

I LA SPECIFICITE DE LA DETTE & DE L'IMPÔT EN FRANCE

 

 

La normalité française

Une dette est un impôt différé et l'impôt une dette évitée.

 Il ne faut pas  reprocher «l’impôt» à la République : il a toujours existé et chacun comprend sa necessité ; Iil ne serait pas sérieux en singeant proud'hon de prétendre que l'impôt en générql celui de la france en particulier est un vol d'Etat.  

Sous l'Ancien Régime il éait toujours négocié en fait d'être imposé, le plus souvent par le vote aux Etats généraux. Pareillement, la République n’est pas voleuse au sens où on l’entend habituellement c'est-à-dire que sa gloutonnerie insatiable d’impôts ne constitue pas en soi la preuve de son vol manifeste, aurait-elle enrobé ses vols de promesses inconsidérées.

Et, pour sa défense, il faut dire que cette manière de voir de ses détracteurs, assimilant n’importe lequel de ses impôts au vol, quel qu’en soit le montant, est une démarche à la fois erronnée et démagogique.

Elle est erronnée parce que l’impôt voté par le parlement, censé exprimer la volonté générale, n’a jamais été imposé par surprise ou à l’insu du contribuable. Légalement s’entend.

Certes, ceux qui le votent ne sont pas toujours ceux qui le paient et le simple coup d’oeil sur la composition socio-professionnelle de nos assemblées suffit à démontrer que c’est en définitive plus souvent l’inverse qui se produit : une assemblée dont les membres sont issus par leur formation ou par  leur occupation de la fonction publique lato sensu link demandant aux forces vives de la nation de payer l’impôt, une noblesse de fonction républicaine régissant un Tiers-Etat impuissant, sans accès réel aux pouvoirs, définitivement noyautés par eux.

C’est un procédé grossier de confiscation de la démocratie.

Il ne faut donc pas faire le procès de l’impôt même excessif à la République et surtout pas en prétendant que parce que c’est une république son impôt est systématiquement injuste. Ou que parce qu’elle est noyautée par une oligarchie, l’oligarchie ne fait que ce qu’il y a de pire, surtout lorsqu’elle nous impose. C’est vrai que l’oligarchie est toujours arrogante. C’est encore plus vrai que la République est noyautée par elle. C’est vrai que son impôt est injuste comme tout ce qu’elle fait mais pour d’autres causes.

Au fond, aussi longtemps  que nous aurons la liberté d’aller et de venir, c'est-à-dire le droit inaliénable de lui claquer la porte au nez quand notre patience et nos deniers seront epuisés, on ne devrait pas parler de vol de la République mais plus sûrement de consentement forcé à l’impôt. L’impôt est certes voté mais le consentement à sa levée auprès des Français au lieu d’être préalable au vote lui est postérieur et au lieu d’être libre est contraint link.

Contraint par les discours culpabilisants des élus, jusqu'à la démagogie, à l’adresse des forces vives chargées de le payer, toujours dirigés à l’encontre de ceux qui vont être victimes de la nouvelle mesure, jusqu'au lavage de cerveau. Pour faire accepter ce que tout un chacun sincère finit par trouver inacceptable, les augmentations d’impôts sont toujours presentées comme exceptionnelles et temporaires, toujours avec des taux minimes pour commencer et donc comme tels insuffisants à déclencher une insurrection.

Par exemple, l’impôt sur le revenu a été voté pour la première fois en France  le 15 juillet 1914; il était de 2 % et à l’époque il avait declenché une vague de protestations sans précédent. Simplement comme seuls 1,7 % des foyers y était assujettis, l’insurrection n’avait pas plus de chances de voir le jour qu’un pétard mouillé de faire sauter l’assemblée qui l’avait voté. Le cancer va faire ses métastases : en 1980, l’impôt sur le revenu est devenu un impôt sur l’activité des personnes, l’immense majorité des Français ne tirant plus, dès cette époque, leur subsistance des fruits de leur épargne mais de leur  travail.  La tranche supérieure s’elève à 75% et 65% des foyers fiscaux y sont soumis.

Les dangers insurrectionnels ou d’exil fiscal sont alors réels à cause du caractère confiscatoire des tranches élevées et pour prévenir ces risques d’exode (car les riches ne montent jamais sur les barricades pas plus en 89 qu’aujourd’hui) les taux refluent pour la première fois de leur histoire en 2000, sous un gouvernement de gauche, et en 2007, sous un gouvernement de droite. Sous l’effet de l’émigration des riches de l’hexagone le taux marginal d’imposition est ramené à 40%, les droits de succession sont allégés : César n’obéit qu’à la menace.

Et ne craint que deux choses : sa solitude qui le rend vulnérable.  Et notre union déterminée qui nous rend invincibles.

Aussi, César en soumettant tout le monde à l’impôt, et de plus en plus, a-t-il ruiné l’impôt  !  

 Ce qu'il recommence à faire cherchant à revenir sur les baisses consenties antérieurement, le bouclier fiscal lui coûtant trop cher, aujourd'hui ceci, demain cela link  

Une dette est un impôt différé et l'impôt une dette évitée. 

Du côté de la dette, une critique de son montant, de sa structure ou de sa periodicité, au seul pretexte qu'elle serait française ou républicaine, ne serait pas plus légitime.

La dette est inhérente à l'Etat et à la guerre, les Etats finançant toujours leurs guerres par la dette, les ressources ordinaires de l'impôt étant insuffisantes à financer leurs engagements militaires ce qu'illustre le graphe suivant, celui de l'endettement du Royaume Uni   :

Ainsi, la dette britannique a représenté jusqu'à 300% de leur  P.I.B. au lendemain des guerres napoléoniennes et de la seconde guerre mondiale, des chiffres bien supérieurs à ceux que nous connaissons aujourd'hui link.

La spécificité française ne vient même pas, contrairement au titre annoncé, à ce qu'elle serait en faillite car sur ce terrain, si le fait est d'ores et déjà indéniable  comme il sera démontré, la France ne sera  pas la première à essuyer une faillite, par exemple celles, retentissantes et en chaine, de Philippe d'Espagne  en 1557, 1575, 1596, 1607, 1627 à comparer à celle partielle de la France en 1797 avec le vote de la loi du "Tiers consolidé", une littote signifiant que seul le tiers de la dette serait payée (et non sera)link...

 En matière de dette publique ou d'impôts ces tendances, mouvements de balanciers, coups de force et boomerangs ne sont donc  pas spécifiques à la République.

Car au fond, tous les Etats à toutes les époques adoptent des procédures analogues avec plus ou moins de bonheur et d’intelligence c'est-à-dire de mesure et de justice.

 

La spécificité française

La spécificité française est ailleurs. La spécificité républicaine encore autre part.  Ni l’une ni l’autre ne permettrait de qualifier la République de voleuse. De suicidaire oui, de voleuse non.

La specificité française vient de ce qu’elle a toujours été en guerre depuis sa création en ce sens que chaque génération a connu sa guerre, ayant à chaque fois mobilisé l’essentiel des forces vives du pays. Très tôt l’Etat s’est donc construit sur des nécessités de guerre et l’impôt levé l’a été à des fins de financement de la guerre. Dans cette culture de guerre, même  lorsque la France est en paix, elle est encore en guerre, en après-guerre ou en avant-guerre.

Aussi, même lorqu’elle est en paix, elle n’oublie pas la guerre.  Au contraire, même en paix,  elle ne sait que réparer la guerre précédente et préparer la suivante. Quand elle ne se trouve pas d’ennemis à l’étranger, elle s’en découvre à l’intérieur; quand ils n’existent pas, elle se les fabrique : guerre étrangère, guerre civile, guerre religieuse, guerre coloniale, guerre de décolonisation, guerre des croisades, en guerre, en avant-guerre, en pré-guerre et en après-guerre, dans sa culture de guerres tout est prétexte à des guerres et sa diplomatie se réduit le plus souvent au nombre de ses canons link. 

Aussi, la spécificité française est d’être traditionnellement surimposée et d’avoir en temps de paix une rentabilité de l’impôt et de l’Etat déplorables : ni l’un ni l’autre ne sont institués pour la paix et pour tout dire, en temps de paix, hors leurs environnements naturels, l’impôt ne sait plus comment se justifier et l’Etat ne sait plus comment se tourner.  

Total des prélèvements obligatoires, en % du PIB, dans quelques pays de l'OCDE, en 2005[12]
pays 1975 1985 1995 2005
États-Unis 25,6 25,6 27,9 27,3
Japon 20,9 27,4 26,8 27,4
Allemagne[13] 34,3 36,1 37,2 34,8
Espagne 18,4 27,2 32,1 35,8
Royaume-Uni 35,3 37,6 34,7 36,5
Italie 25,4 33,6 40,1 41,0
France 35,4 42,8 42,9 44,1
Suède 41,6 47,8 48,1 50,7
Suisse 24,5 26,4 27,8 29,7
Canada 32 32,5 35,6 33,4
moyenne OCDE[14] 29,5 32,7 34,9 36,2
UE-15 32,1 37,4 38,8 39,7

La France est traditionnellement surimposée par rapport à ses voisins car plus qu’eux elle finance des guerres.  

 Et c’est donc par l’endettement, toujours, qu’a été financé cet effort de guerre, le budget étant traditionnellement à peine équilibré c'est-à-dire sans les marges de manoeuvres nécessaires à des engagements extérieurs pour fait de guerre.Puis pour le service de la dette par une tradition de surtaxation par rapport à ses voisines.

 Mais retenez bien que le "Puis" est très important : d'abord le surendettement pour financer cette belliciste ; suivi de la surimposition pour le remboursement, jamais les deux à la fois. (en principe).

L'anomalie républicaine

La guerre étrangère en moins, le système est donc  resté inchangé de nos jours et le tableau supra autant que la remise en cause récente des allègements fiscaux illustrent tristement cette vérité. 

Sauf que le système s’est en plus aggravé pour cause de guerre économique : notre système d’imposition est non seulement un des plus lourds du monde mais notre endettement atteint 80 % du P.I.B  après les plans de relance, en constante augmentation depuis 1981 où il n’était que de 20%.2010-09-30T094522Z 01 APAE68T0R3Q00 RTROPTP 2 OFRTP-FRANCE-

 Pour le dire autrement nous sommes encore plus en état de cessation des paiements que Louis XVI qui  comparé à nous l'était à peine... quand nous le sommes absolument.

Et contrairement à l’idée communément reçue nous sommes les seuls dans cette situation si exceptionelle (et tragique) et pourtant si typiquement républicaine. Car nos voisins, eux, sont soit surendettés soit surimposés mais jamais les deux à la fois.

Nous si. 

C'est la nouveauté de l'exception française.

La spécificité française s'est d'être soit surimposée soit surendettée pour fait de guerre et l'anomalie républicaine, phénomène nouveau, sans précédent, c'est d'être surimposée ET surendettée sans aucun motif de guerre à avancer c'est-à-dire STRUCTURELLEMENT en banqueroute.

Par exemple, un Japonais est surendetté à hauteur de 200 % et plus de son P.I.B. Mais il est de ceux les moins imposés : en fait il a fait payer son impôt par la dette.

Un Suédois est surimposé. Mais il est "sous-endetté" ou à tout le moins dans un processus d'apurement de sa dette même si le Danemark fait beaucoup mieux qu'elle. En fait, chez eux les générations futures seront libres de toute dette.  

Le vrai mal français, sa triste exception, est dans ce cumul : l’Etat a surimposé les parents et surtaxés les enfants. Les parents parce qu’ils paient l’impôt, les enfants parce qu’ils devront rembourser la dette.

Dira-t-on, demain est un autre jour.  C’est vrai. Même si ce n’est pas très moral.  Et d’autres avant nous ont dit «Après nous le déluge». 

Si les budgets (Etat, collectivités territoriales et protection sociale) mangent 50% du P.I.B. chaque année, sans pour autant être en équilibre, et s’il faut en plus rembourser le capital des dettes d’hier pour un montant égal à 80 % du P.I.B., comment voulez-vous avec 100 payer 130 ? On va étaler la dette ? Si vous voulez.

 Mais déjà nous optons pour des solutions «subsahariennes». La qualité de notre signature va s’en ressentir. Mais admettons : rééchelonnement de la dette sur dix ans.

Mais alors parlons franc : nous avons bien volé les générations futures en leur imposant une dette que nous avons déjà entièrement consommée ! Et si nos budgets ne sont toujours pas en équilibre, autant dire les choses clairement et honnêtement : nous sommes en banqueroute.

C'est cela l’exception française.  Ou plus exactement républicaine.

 La dernière fois que nous y avons été confrontés, nous avons fait quatre choses: on a ruiné tout le clergé en leur volant tout ce qu’ils avaient pour un maigre profit. On a récidivé avec les biens des émigrés sans beaucoup de profit additionnel. Et donc comme cela ne suffisait pas, on a fait une troisième chose : on a spolié les banques avec la loi du tiers consolidé de 1797 en ne s'engageant plus à  leur payer que le tiers de ce qu'on leur devait. Comme cela ne suffisait toujours pas, on a fait la chose que l’on savait le mieux faire : on a fait la guerre à l’Europe entière pendant quinze ans imposant à nos vaincus des indemnités de guerre colossales.

  Pour en définitive aboutir à un désastre à la fois militaire, Waterloo, et démographique ; la France devra attendre un siècle pour se remettre des saignées des guerres révolutionnaires et impériales, entamant un siècle d’instabilité et de division, politique, morale,   économique : toujours à partir de cette date l'astre France est descendu dans le firmament des nations alors même qu’en essuyant des éclipses comme celle de la guerre de cent ans la France était toujours montée dans le concert des nations avant cette date.

Aussi, ne croyons pas qu’une dette est une dette et qu’on finit toujours par la rembourser.

Aujourd'hui, pour la France, encore moins qu'hier : elle a perdu le droit de se mettre en faillite en perdant sa monnaie ; pour des raisons analogues, et de bon sens qui l'honorent, elle ne peut davantage spéculer sur la fuite en avant guerrière ; elle ne peut pas augmenter les impôts sans asphyxier pour de bon le pays ; elle ne peut non plus augmenter son endettement, le seul service des intérêts étant déjà devenu le premier poste du budget, avant celui de l'Education nationale, 40 % de son montant, que l'impôt sur le revenu lui-même ne permet plus d'amortir.

Sire, gardez-vous à droite ! Sire, gardez-vous à gauche ! Elle avance un pas de plus dans l'endettement, elle tombe ! Elle recule dans l'imposition, elle s'écroule ! Elle relance, elle s'effondre ! Elle serre toutes les vis, elle s'asphyxie !

Elle vient, avec le service des intérêts de la dette devenu premier poste du budget,  de perde toute liberté de manoeuvre.

 Le signe de croix est son seul salut et l'enfer qu'elle vient d'ouvrir son seul avenir. (à suivre)

François DESVIGNES

 

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 08:25

a7c1c359ffad595aLe jugement de la 17e Chambre correctionnelle de Paris en date du 18 février 2011 dans l’affaire Zemmour est, comme on pouvait le craindre, le choix de la compromission sur celui du courage, la préférence de la nécessité à celle de la justice, une trahison bien pensante de plus à l’encontre de la liberté d’expression et de tous ceux qui la soutiennent.

 

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Ce jugement, au fond, avait bien commencé et à première lecture, s’était bien camouflé.

 

Il avait bien commencé car tout le ridicule et le caractère ubuesque de la procédure avait suinté pendant les trois jours d’audience au point que beaucoup à l’issue des débats ne doutaient plus que le tribunal, dans un sursaut qui l’honorerait, ferait table rase de l’accusation et des parties civiles pour ne laisser triompher que la liberté d’expression et le bon sens le plus commun.

 

A sa première lecture, le caractère mesuré de sa motivation et de sa condamnation auraient pu laisser penser que la 17e Chambre correctionnelle n’avait pas tout perdu de ses bonnes intentions (et résolutions?) entre l’audience et la rédaction du jugement.

 

Mais c’eût été oublier qu’entre les deux il y eut le délibéré, une marmite de la réflexion judiciaire où tout est pesé et par forcément, ni le plus durablement, ce qu’on pourrait imaginer : l’innocence du prévenu doit souvent y laisser la place aux nécessités de l’ordre public, la justice y laisser la place à la politique, l’honneur à la carrière.

 

En république totalitaire, les jugements du 18 février, car il yen eut deux, ne pouvaient pas faire exception à ces dérives et se devaient pour servir la nécessité aux lieu et place de la justice d’être un modèle de jésuitisme : il fallait pour que les Institutionnels fussent justifiés que le prévenu soit condamné alors même qu’il était innocent !

 

Pour preuve :

 

Dans les deux jugements c’est la discrimination raciale qui est retenue contre Zemmour, pas la diffamation pour la quelle il a été relaxé deux fois.

 

La “discrimination raciale” c’est pour justifier les associations parties civiles, ce délit correspondant au cœur de “leur métier” (et de leurs subventions). C’est la part de justification “nécessaire” concédée aux parties civiles “institutionnelles”. Une partie civile lambda n’aurait certainement pas pu espérer ce traitement de faveur et à tous ceux qui croiraient pouvoir élever cette décision au rang d’un jugement capital faisant jurisprudence, nous devons largement tempérer leurs ardeurs et les mettre en garde contre une probable déconvenue : tout le monde ne s’appelle pas SOS Racisme.

 

La “non diffamation” est encore plus intéressante ; c’est une décision de relaxe entièrement ciselée au profit de la presse et plus généralement des médias afin de les assurer que d’une part les parties civiles au procès ne seront jamais censeurs de leur liberté et que d’autre part la liberté de la presse ne sera pas vidée de son contenu sous la pression des communautarismes.

 

Mais pour Zemmour, ce deuxième message est insidieux car si les médias l’entendent comme il doit l’être, tôt ou tard, notre journaliste sera étouffé ; car vous et moi nous comprenons l’absence de diffamation comme une liberté de parole concrète reconnue à Zemmour en particulier alors qu’elle n’est qu’une liberté de parole théorique reconnue en général à la presse. Et la presse, qui a oublié d’être bête, pour conserver les restes de sa liberté de parole fera ce que le Tribunal lui a suggéré dans ses attendus, c’est-à-dire de baillonner Zemmour dont les propos sont “choquants”.

 

Ce jugement est un modèle de jésuitisme.

 

Pour bien faire passer le message les sanctions sont “modérées” puisqu’elles coûtent à tout le monde : les parties civiles ne rentrent pas dans leurs frais et ne peuvent donc espérer demain “vivre du procès”. Et le condamné n’a pas à subir de peines financièrement “mortelles” pour lui.

 

Enfin, l’effet du sursis sur Zemmour, car les condamnations ne sont pas fermes, jouera comme une épée de Damoclès sur sa tête, une auto censure différée : c’est tout l’effet recherché des condamnations avec sursis et cet effet ne réussit pleinement que contre les honnêtes gens et donc en premier lieu chez Zemmour qui est tout sauf un délinquant. Le propre de la république totalitaire est de ne jamais aussi bien et sévèrement condamner que les innocents. Nous avons perdu un soldat, nous avons gagné un figurant.

 

 Zemmour va muter de tigre en chat et le Tribunal aura été le seul artisan de cette mutation.

 

En définitive, ce jugement est pervers en plus d’être jésuitique :

 

- Le racisme autre qu’anti blanc est tabou. Mais seulement celui là…

- La liberté d’expression passe APRÈS cette première interdiction

 

C’est là notre véritable défaite : on a le droit de discuter de tout librement sauf des questions liées à l’immigration.

 

La Justice a encore triché !

 

C’est la liberté pour “les recettes de cuisine” et “le tricot de la maille à l’ endroit”.

 

Donc, c’est un pas de plus vers la guerre  civil et allogène, ces fractures béantes que le Tribunal se proposait d’apaiser ; fut-ce au prix de plusieurs petites injustices : leur véritable défaite.

 

Zemmour a dix jours pour faire appel, ce qu’il ne fera pas, ayant déjà tout compris de ce qui vient d’être exposé. S’il passait outre pour s’engager vers ce nouveau combat, perdu d’avance d’être trop pipé, nous serions encore et toujours avec lui. Question de principe, on n’abandonne pas ses camarades de combat.

 

Quant à nous, nous avons toute l’éternité pour continuer à soutenir la liberté d’expression, que Zemmour fasse ou non appel, et combattre l’injustice déclarée de TOUTES nos institutions, qu’il gagne ou perde en appel.

 

Ô, nous, soldats de l’An II, dont la Liberté sublime emplit toutes nos pensées, à l’adresse de nos censeurs, nous proclamons avec Victor Hugo que la tristesse et la peur nous sont à jamais inconnues.

 

Notre éternelle victoire !

 

Et merci à Zemmour de nous avoir précédés !

 

Francois DESVIGNES

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 15:39

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On dit que l’Europe change de siècle mais sans être faux c’est incomplet : le monde change de siècles. Et pas seulement de siècles ou que d’un siècle. Le défi de l’Europe est celui du monde et s’écrit cinq fois au pluriel avec des référents séquentiels différents se superposant de la manière suivante :

 

- Le XXe siècle finit, vive le XXIe siècle son contraire !

 

- Les XIXe et XXe siècles finissent, vivent les XXIe et XXIIe siècles naissants qui s’y opposeront !

 

- Les XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe, XXe siècles finissent, correspondant aux Temps Modernes, vivent les Temps Postmodernes qui les remplacent !

 

- Le Millénaire finit, vive le nouveau Millénaire, son opposé !

 

- Le Bimillénaire chrétien finit, une nouvelle ère bimillénaire chrétienne s’ouvre pour le parachever !

 

Fait sans précédent dans l’Histoire de l’Humanité, cinq révolutions cumulées, de face, à l’échelle planétaire ; pour la même génération, la nôtre. De sa gestion, sa maitrise, ses solutions, le monde peut en espérer son avenir ou doit s’attendre à en mourir. 33 ans et six milliards d’hommes vont décider de l’avenir du monde.

 

Il va falloir faire preuve d’imagination. Car la nouveauté des solutions sera à la dimension des nouveaux défis. Aucunes des solutions politiques ou techniques de nos pères ne seront celles de nos fils. Tout ou presque sera nouveau. Ce temps ne sera pas celui des copieurs sages de vérités convenues mais le temps des inventeurs révolutionnaires de solutions inédites.

 

Il va falloir faire preuve d’esprit de synthèse. Car le temps nous manquera pour tout comprendre complètement, l’exposer ensuite, le faire partager enfin, pour après seulement le mettre en œuvre : à prendre les choses ainsi, les 33 ans seront depuis longtemps consommés qu’on en sera encore à balbutier des solutions. Ce temps ne sera pas celui des rhéteurs et des poètes mais le temps des aphoristes fulgurants. Il va falloir faire preuve de bravoure. Comme nous n’aurons pas toujours le temps de tout comprendre et de tout démontrer avant d’entreprendre, que l’urgence dictera le plus souvent nos actes desquels dépendra l’essentiel de notre survie, les précautions et scrupules intellectuels de nos penseurs, scientifiques, universitaires, qui en temps ordinaires les honoraient, en ces heures nouvelles vont vite devenir irrecevables. Ce temps sera celui de l’action, du pari, du va-tout. Le temps inédit à cette échelle du courage des solutions de notre intuition, en espérant que ce ne soit pas celui du culot de notre instinct.

 

Il va donc nous falloir faire masse de toute notre imagination, de tout notre esprit de synthèse et de tout notre courage pour passer tout à la fois ces siècles et ces deux millénaires, ces 40 et 50e Rugissants de la Civilisation.

 

Néanmoins,

 

Vive le XXIe siècle ! Ce siècle qui mettra en pièces le XXe siècle, celui des États Providence, toutes idéologies confondues, qui sous prétexte d’apporter le bonheur à tous s’est construit sur la mort de ses fils. Or ce résultat funeste n’a été rendu possible que par la suppression des corps intermédiaires creuset des libertés identitaires et par la négation des idéaux chrétiens ciments spirituels de la Civilisation. Par la renaissance des corps intermédiaires et le renouveau des idéaux chrétiens, le XXIe siècle redonnera à l’État une dimension et des missions compatibles avec la civilisation c’est-à-dire s’inscrivant dans le respect de l’Homme en sa double dimension spirituelle (sa Foi) et temporelle (ses droits).

 

Vive les XXIe et XXIIe siècles ! Ils aboliront le matérialisme scientifique de leurs deux siècles précédents, celui au nom duquel la volonté de puissance et le capital sans fin ont semé comme jamais la barbarie, celle où les larmes et la servitude ont été le lot commun de générations entières pour un résultat doublement nul, celui de l’implosion politique des systèmes totalitaires et celui de l’explosion financière du capital spéculatif. Nous reconstruirons sur les ruines de leurs faillites en disant que n’est grand politiquement que celui qui est équilibré, et qu’économiquement seul le travail est source de toute richesse car le capital ne peut et ne vaut rien sans le travail alors que le travail pourrait encore tout sans le capital.

 

Vive les temps postmodernes ! Ils rompront avec cinq siècles de Saint-Thomacisme qui voulait qu’on ne pût croire qu’en ce qu’on voyait, une grossièreté grandissante qui voulait que seul ce qui fût visible existât, que seul ce qui était visible ait de la valeur, pour enfin soutenir que seul ce qui était visible ayant de la valeur, tout ce qui était visible fût dans le commerce et que tout ce qui était invisible fût inexistant. Nous assurerons le triomphe et la revanche de l’invisible, nous construirons une civilisation de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. Nous ferons la démonstration que ce qui ne se voit pas détermine ce qui se voit. Que ce qui ne se voit pas a donc plus de valeur que ce qui se voit. Et qu’ainsi, visible ou non, tout n’est pas dans le commerce c’est-à-dire dans le règne de l’Avoir mais que tout est dans l’ordre de l’Être et donc que la Foi est au-dessus du commerce et seul déterminant de l’Être, lui-même préexistant à l’Avoir. Nous déchirerons le mensonge des temps modernes qui prétendait qu’il suffisait que nous ayons pour être, et étant et vivant ainsi en dehors de la Foi, qu’il était inutile de croire pour être ou avoir. Au contraire, nous renverserons leur sophisme qui ne pouvait nous conduire qu’à devenir des Rastignac de la vie, des arrivistes assassins du Genre humain en rétablissant la Vérité éternelle : c’est seulement parce que nous croyons que nous sommes et parce que nous sommes que nous possédons.

 

Vive le nouveau Millénaire ! Il mettra des bornes salutaires à la conception surannée et meurtrière de la territorialité de l’État-Nation et de sa souveraineté qui viennent de régir dans le sang nos mille ans d’histoire pour les chapeauter par un État supranational, police et arbitre des États nationaux, seul à même de pouvoir nous prémunir contre un risque de guerre qui, pour être planétaire, serait alors et pour de bon la dernière. Qui pourrait nier l’urgence de cette construction et contester que de sa réalité et de son efficacité dépendent la paix et la sécurité du monde de demain ? Qui ne pourrait alors comprendre que cet État supranational encore plus que des moyens demandera pour l’accomplissement de sa mission l’adhésion sans réserves de tous ses membres à des valeurs communes ? Car sans ce consentement, cet État supranational ne serait qu’une tyrannie, une occasion supplémentaire de s’entretuer pour se libérer de son joug. Tout le monde comprendra alors que celui qui saura fédérer le monde sur ses valeurs gouvernera le monde. Et tout le monde aura compris que celui-là s’appelle le Christianisme, seul véritable défenseur du Bien.

 

Aussi Vive le deuxième Bimillénaire chrétien ! Le Christianisme, Démocratie des démocraties, y parachèvera son œuvre entreprise il y a deux mille ans appelant le monde à la réalisation de sa destinée : d’hommes «faits à l’image de Dieu», devenir «Fils de Dieu», eux-mêmes dieux avec Dieu.

 

Ce temps est à la fois celui de la conquête continuée et celui de la redécouverte des Vérités oubliées.

 

Maintenant, nous savons pourquoi il commence aujourd’hui : parce que l’an 2000 n’arrive qu’une fois.

 

Maintenant nous devinons que ce temps nouveau, temps éternel du Christianisme, part d’Europe ou le monde ne sera pas.

 

Ce temps nouveau part ici et maintenant, déjà il est en route.

 

D’où ? De France.

 

De qui ? Du Roi.

Comment ? Par le Décalogue.

 

Mais en ces temps nouveaux, la surprise ne provient pas tant de l’inattendu de la réponse que de la signification insoupçonnée de ses termes :

I

l y a une “France éternelle” au-dessus et aux côtés de la France temporelle.

 

Il y a un “Roi des Français” au-dessus et aux côtés du “roi de France” (président).

 

Il y a le “Christianisme” au-dessus et aux côtés des religions christiques.

 

Il y a enfin et surtout pour donner ses fondations à cette trilogie du combat nouveau le retour en force du Décalogue en politique, cœur de la tornade idéologique pressentie, outil imprévu mais inéluctable de la quintuple révolution annoncée.

 

Soit l’exact inverse de ce que nous organisons et prétendons.

 

Mais n’est-ce pas que le XXIe siècle et le troisième millénaire ont déjà commencé et avec eux, en plus de leurs solutions spécifiques, la résurrection de nos vérités éternelles ?

 

François DESVIGNES

 

 


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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 15:50

février 2011, 19:18 FD 0 commentaire

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IL y a le siècle calendaire et le siècle historique. Ils ne commencent pas à la même date. Notre siècle et notre millénaire historiques commenceront en 2014. Un Grand évènement en perspective !

 

Le siècle calendaire

 

Que s’est-il donc passé en l’an 2000, année de toutes les attentes ? Rien. Absolument rien. Ce n’est pas qu’il n’y ait pas eu d’actualité pour cette dernière année du second millénaire, car une actualité, il y en eut une ; ce serait plutôt qu’il n’y eut que cela.

 

En effet, aussitôt l’année 2000 écoulée, le souvenir de son actualité s’évapora.

 

Pourquoi devrait-on s’en étonner : n’est-il pas de la nature de l’actualité de n’être que dans l’actualité ?

 

Mais je sens votre esprit encore incrédule. Eh bien, répondons à cette question : que s’est-il donc passé en l’an 2000 qui, en plus de meubler l’année, fut crucial pour le millénaire naissant ? Si la barre ainsi présentée vous semblait encore trop ambitieuse, voire grandiloquente, posons la même question pour le siècle s’initiant. Que s’est-il donc passé en l’an 2000 de si déterminant pour le siècle naissant ? Si vous estimiez encore manquer de recul pour en juger, ce qui serait tout à votre honneur, l’humilité étant la marque la plus sûre de l’intelligence la plus haute, posons la même question … pour la décade commençante. Que s’est-il donc passé de simplement déterminant en l’an 2000 pour les dix années suivantes ?

 

Car cette question-là, vous ne pourriez pas me la contester, ni l’esquiver, dès lors que la décade vient justement de se terminer !

Rien. Il ne s’est rien passé. Ni pour le millénaire, ni pour le siècle,  ni pour la décade, l’an 2000 ne fut d’un quelconque intérêt autre que de concourir aux nécessités du calendrier. Nous dirions : une politesse du temps pour nous rappeler que nous savions compter. Nous nous sommes agités dans le vide.

 

Mais je vous en fais juge : le 1er janvier 2000, en fait le 31 decembre1999, le compte à rebours de la Tour Eiffel tombe en panne juste avant minuit. Le 26 juillet 2000, Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unis réunit 50 patrons de firmes transnationales pour tenter d’associer mondialisation et droits de l’homme et lance le Global Impact en y associant les O.N.G. Le 14 août, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte la résolution 1315 pour la création du tribunal spécial pour la Sierra Leone. Il se serait ainsi passé un tas d’événements déterminants pour notre avenir et celui de l’Humanité. Par exemple, en Grande Bretagne, le 19 juin, la police douanière de Douvres a découvert 50 cadavres de clandestins chinois dans un camion réfrigéré lors d’un contrôle de routine et, encore plus déterminant, c’est le 5 octobre que débuta en Serbie l’incontournable révolution des bulldozers. Vous pourriez penser qu’il y a une malice de ma part à choisir les événements les plus iconoclastes de notre chère actualité de l’an 2000 ?

 

Pas le moins du monde ! Car, je n’ai rien choisi ayant, comme vous, et comme vous l’avez deviné, déjà tout oublié de l’actualité déterminante ou non de l’an 2000 ; je n’ai rien inventé non plus ; juste pris au hasard une historiette par-ci, par-là, dans le compte rendu, d’ailleurs très complet, que nous fait Wikipedia de l’année 2000 (http://fr.wikipedia.org/wiki/2000) . C’est-a-dire tous les non événements les plus spectaculaires censés faire écran à la masse insondable de tous les autres non événements qui meublèrent l’actualité brouillonne de notre actualité annuelle, le parangon de l’actualité spectacle, donc du simple ou très mauvais spectacle, une mauvaise série lénifiante, souvent inutilement bruyante, en tout cas annuellement resservie, notre ordinaire de l’information, une soupe supposée nous distraire en fait de nous élever, soit le salmigondis le plus parfait de la désinformation et du nivellement par le bas.

 

Un mauvais ragoût pour prisonniers de guerre le jour de Noël.  Rien de plus.

 

Un ragout pour prisonniers de guerre ? Serions-nous prisonniers et ne boufferions-nous que de la merde ? Bonne question… au sens propre comme au sens figuré…

 

Mais ne pleurons pas. En matière d’années, comme pour tout le reste, il faut accepter que ce ne soit pas tous les jours dimanche. Il faut accepter que l’année 2000, malgré toute la superstition de nos attentes, ne fut qu’une année ordinaire comme toutes les autres années ordinaires. Il en va d’ailleurs des bonnes années comme des bons crus : non seulement ils se font attendre, bien au-delà des sept années du temps biblique, mais, en plus, ce ne sont pas toujours les témoins de l’année qui sont à même d’en apprécier la qualité œnologique.

 

Les belles années espérées historiques ne sont que trop rarement au rendez-vous de nos attentes.

 

Il en sera ainsi de 2012 comme il en fut ainsi de l’an 2000 : a fortiori.

 

L’an 2012 est une année a-historique, sauf pour les tenanciers du bail de la rue Saint Honoré. Car il ne s’agira que de cela, une question de renouvellement de bail identique, aux conditions inchangées, seule la dispute des candidats à la location avec leur nombreuse suite pourrait nous laisser espérer un peu d’amusement, à défaut de nous étonner. Bis et repetita, quelle que soit la configuration des dés pipés de l’élection. Car il fallait que les dés fussent pipés pour que leur combinaison se répétât sur trente ans. 2012 est une ombre d’année ; comme 2000 ; une toute petite année calendaire de rien du tout, une année pion, une crotte d’année, une année de petite administration, tout juste chargée de clore la précédente et d’annoncer la suivante. Il ne se passera rien. Encore moins qu’en 2000. Et plus vous verrez le tenancier de l’Élysée trépigner pour vous convaincre du contraire, au plus sûrement vous devrez renoncer à vos rêves chimériques d’une année enfin historique. Seule la vanité du locataire s’entêtera à vous convaincre du contraire et, avec lui, tous ceux qui y auront intérêt ; à commencer par ses courtisans et ses challengers ; in fine, un cru aigre de vaniteux déçus : ceux qui n’auront pas été élus de ne pas l’avoir été ; et ceux qui l’ auront été de l’avoir été pour un mirage.

 

Nos descendants en diront, de ces années de rien du tout : c’étaient les années-les-plus-médiocres-de-notre-histoire.

Le calendrier n’a pas de respiration, il est asthmatique : c’est une suite ininterrompue depuis le commencement des temps jusqu’à la fin des temps de petits temps en file indienne. De jours à la queue leu leu. Un tricotage de jours, de mois, et d’années. Donc le siècle calendaire ne signifie rien, tout au plus un support. 2000 ou 2012, pour n’être que calendaires, ne peuvent rien signifier.

 

Le siècle historique, lui, est bien plus intéressant.

 

En France, valeur étalon du Monde, IL A TOUJOURS COMMENCE DANS LA DEUXIEME DECADE DU SIECLE : 510, 614, 714, 814, 911, 1014, 1114, 1214, 1314, 1415, 1515, 1610, 1715, 1815,1914,…2014 ?

 

Comme on peut le constater, le siècle commence le plus souvent en “14″ ou “15″, plus rarement en “10″, jamais en “12″ ou “00″ : puisqu’il ne s’est rien passé de “nouveau” en 2010, il ne se passera strictement rien en 2012, pas plus qu’il ne s’est passé quoi que ce fut d’intéressant pour notre avenir en 2000.

 

Et par déduction, probablement qu’il se passera “tout” en 2014 ou 2015.

16 dates pour comprendre notre siècle et notre millénaire au lieu de les subir. La seule vraie Histoire parce que la seule authentique respiration de notre histoire :

 

510 : Clovis seul Roi des Francs.

En 496, à la bataille de Tolbiac, se voyant perdre, la légende raconte que Clovis, le chevelu, l’Illustre, promit que si le Dieu des chrétiens lui donnait la victoire, il se ferait baptiser, comme l’implorait sa femme Clotilde depuis des années, et avec lui toutes ses armées, devenant ainsi, après la bataille des champs catalauniques (451) – qui vit la défaite d’Attila à laquelle paradoxalement Rome ne survivra pas – le premier roi chrétien et fondateur de la chrétienté naissante. En 510, soit 14 ans après la victoire de Tolbiac et son baptême par l’évêque Rémi en la cathédrale de Reims, car il tint parole, ce serment devint une réalité et ainsi commença avec l’histoire des Francs, l’Histoire de l’Europe.

La France “valeur étalon” n’est pas une formule de propagande.

 

613 : Clotaire II reconstitue l’unité du royaume.

Autant le dire simplement : les Francs sont des bikers avant la lettre vivant de la soumission des peuples conquis et du partage de leurs vases de Soissons. Dans ces conditions, l’unité du royaume était sans cesse en reconstruction. 613 marque certainement une rupture dans ces pratiques d’hooligans. En 614, le roi imposera, par un édit de paix, la fin définitive des guerres intestines pour ne plus se concentrer sur…la conquête des ennemis extérieurs ! Incorrigibles Francs. Il nomme à la tête de chacune des provinces seigneuriales  un maire du Palais. Une sorte de Gouverneur.

C’est une vieille méthode pour reconstituer la cohésion d’un territoire : créer un pouvoir de proximité reconnu. Sans commentaire.

 

714 : mort de Pépin de Herstal, Charles Martel maire du Palais d’Austrasie lui succède: la construction de l’Empire très chrétien des Francs.

Charles Martel, maire du Palais, authentique Franc, premier de la lignée carolingienne, succède à Pépin Herstal, son père naturel, décédé sans postérité légitime majeure et donc capable de lutter contre les invasions arabes en Europe méridionale (Poitiers 732). L’expansion carolingienne durera sans interruption sur tout le siècle donnant à “l’Empire très chrétien” des Francs carolingiens … les dimensions de notre Europe actuelle! L’Empire est divisé en Francia occidentalis (Europe atlantique des Francs saliens) et Francia orientalis (Europe continentale des Francs germains). Un empire Franc chrétien contre une expansion arabe musulmane.

Rien de nouveau donc (ni de perdu).

 

814 : mort de Charlemagne, Son fils, Louis 1er lui succède : morcellement et chute de l’Empire.

Les carolingiens ont une faiblesse : ils ne comprennent pas ce qu’est l’État. Quand l’Empereur Charlemagne (qui ne savait pas lire) décède en 814 son fils Louis maintient l’unité de l’Empire ; mais une fois mort à son tour en 840 tout naturellement ses trois fils se partagent son héritage (Traité de Verdun 843) [Ce partage est La cause des causes de nos guerres territoriales et nationales européennes sur plus de 1000 ans !] Et ainsi de morcellements en décès, seront de plus en plus incapables de lutter contre les invasions vikings, les nouveaux envahisseurs. En plus des invasions arabes, arabes toujours actifs dans le midi via leur contrôle de la méditerranée occidentale.

Toute comparaison avec l’actualité ne pourrait être évidemment qu’hasardeuse ou tendancieuse…

 

911 : victoire de Chartres sur les Normands, les normands s’installent en……..Normandie (Traité de Saint-Clair-sur-Epte).

La chrétienté morcelée se bat avec l’énergie du désespoir contre les envahisseurs du Nord (les Normands), les envahisseurs du midi (les Sarrasins) et les raids hongrois nouvellement venus de l’Est. Les Grands du Royaume congédient le roi, reprennent le contrôle de la France et, province après province, pacifient leurs territoires. La féodalité s’installe. Elle a germé sur la nécessité de suppléer à l’inexistence ou l’impuissance du pouvoir central révélée à l’occasion des invasions.

Toute comparaison avec l’actualité ne pourrait être évidemment qu’hasardeuse ou tendancieuse…

 

1014 : La Corse est libérée des Sarrasins ; la chrétienté d’assiégée devient conquérante, sous l’étendard du royaume de France, maintenant un État et non plus une possession.

L’Europe continue de se construire mais en quelque sorte sous le patronage de la France pays le plus évolué (la valeur étalon, une tradition ou une vocation ?). En 987, le comte de Paris, Hugues Capet, s’est fait élire roi de France. Enfin l’État est né. Il servira de modèle à tout l’Occident chrétien. Pour son compte personnel ou celui du roi de France, il ne sait plus très bien, Guillaume le Conquérant conquiert l’Angleterre (Victoire d’Hastings-Tapisserie de Beauvais). La France doit sa prééminence en Europe d’avoir prêté son bras séculier à l’Église, seule entité cultivée dans une Europe analphabète. Le glaive chrétien (et donc Franc) va porter la contestation jusqu’en terre sainte (1096-1099 première croisade). Elle devient d’assiégée assiégeante et le restera pendant encore 1000 ans….(et plus ?) Comme nous pouvons le constater, et contrairement à ce qu’insinuent certains, nos prétentions messianiques ne sont pas nées uniquement dans les plissures névrotiques de nos cerveaux prétendument schizophrènes. Non seulement notre vocation messianique est ancienne mais encore parfaitement juste et nécessaire. Cherchons la cause sensée ; car il y en a une….

Et toute comparaison avec l’actualité ne pourrait être évidemment qu’hasardeuse ou tendancieuse…

 

1114 : apparition de l’hérésie cathare et extension dans le midi : fin de l’unité religieuse en France.

Ce frère ingrat que nous avons nourri au sein de la France se rebelle maintenant contre les siens : Henri 1er d’Angleterre cherche querelle au bon roi Louis VI de France, querelles qui dureront 300 ans et plus ! C’est l’enlisement dans l’anarchie féodale : tout le monde se révolte ou se querelle, les communes qui veulent des Chartes, les cathares qui inventent une religion, et Henri Plantagenêt, ce pur Franc, devenu roi d’Angleterre, qui nous pique l’Aquitaine en se mariant avec Aliénor répudiée par Louis VII de France. Et chacun sait que les querelles de famille sont les plus durables. Damn !

Et toute comparaison avec l’actualité ne pourrait…

 

1214 : victoire de Philippe Auguste à Bouvines contre la coalition : l’État se centralise.

Le XIIIe siècle est un siècle de croisades contre les Albigeois et Sarrasins, de guerres féodales, de construction de cathédrales, des heurs et malheurs du Moyen-âge, à son apogée. Mais aussi, on ne le dit pas assez, de la construction d’un état fort, d’une centralisation du pouvoir politique au préjudice des seigneurs locaux et d’une lutte qui ne cessera plus pour une stricte séparation entre le pouvoir temporel, revenant de droit au roi, et le pouvoir spirituel, revenant au Pape. L’État ne tolère plus d’État dans l’État, fût-il religieux : Jean de Molay, Grand maitre des templiers le paiera de sa vie, les biens de l’Ordre seront confisqués.

Et tout parallèle douteux avec l’actualité tomberait ici sous le coup de la loi pénale pour incitation à l’insurrection….puisque le ridicule ne tue pas.

 

1314 : Mort de Philippe le Bel, l’état est pérenne.

Le siècle de toutes les calamités. Les juifs sont persécutés. C’est le siècle de la défaite de Crécy. La peste noire fauche la moitié de la population européenne en 5 ans (1348-1352). La guerre de succession de la couronne de France juste après les rois maudits  nous vaut un siècle de guerres avec les Anglais et une France réduite en cendres.

Et tout parallèle…nous vaudrait, dans notre société autoritaire, d’être auscultés par des instances psychiatriques…pour cause de délire syphilitique et dépressif de la pensée. Soit notre incarcération thérapeutique assurée : dommage la comparaison était un peu osée mais  bien vue !

 

1415 : désastre français d’Azincourt : tournant de la guerre de Cent ans, sortie progressive du Moyen-âge.

Jeanne d’Arc relève un Charles VII exsangue à Bourges, sans pouvoir ni argent, sans honneur, sans armée, en le faisant sacrer à Reims. Si le siècle commence par le désastre d’Azincourt, encore pire que celui de Crécy, la fin de la guerre de cent ans (1441) et l’avènement de Louis XI (1461), le rassembleur de terres, marquent la sortie progressive du Moyen-âge et le retour à la paix sur le territoire….Car dès 1494 ce sera le début des campagnes d’Italie par Charles VIII. La Renaissance a commencé au son du tambour. Ce siècle est une leçon de redressement français…Ou comment se redresser à partir de ses propres cendres, tel le phœnix ?

Et tout parallèle… sera pour le coup formellement prohibé, le silence le plus absolu imposé comme un devoir “citoyen”. Parce que l’histoire “des cendres”….Vraiment quel dommage : l’enseignement des cendres eut été si utile à notre sauvegarde !

“Ils” ne veulent donc pas sauver les Français, ce peuple élu entre tous ?

 

1515 : mort de Louis XII, avènement de François 1er, victoire de Marignan. L’ouverture des temps modernes.

Le temps de la Renaissance fut aussi celui des guerres et non le temps de la paix : guerres d’Italie, conquêtes espagnoles, rivalités territoriales, guerres religieuses et répression contre les réformés (St Barthélemy 1572). Ce fut le temps des grandes découvertes et de l’invention de l’imprimerie, invention aussi révolutionnaire et lourde de changements que de nos jours….l’internet. Parallèle obligatoire ; renaissance par les uniques chemins de l’unique victoire : l’invention en tout, l’intelligence partout.

Ce pourquoi, non seulement tout parallèle s’impose mais encore ce pourquoi,  pour la France, valeur étalon, et pour l’Europe, étendard du Monde, nous vaincrons. Alors même qu’ils nous interdiraient tout parallèle. Et on comprend mieux pourquoi…

 

1610 : assassinat d’Henri IV après 7 tentatives infructueuses, avènement de Louis XIII.

Le XVIIe siècle n’est plus à présenter: Le siècle français par excellence ; que nous a-t-il laissé ? Clarté et géométrie ; le sens de l’équilibre, l’exigence du vrai ; d’ailleurs dans tous les sens des termes ; Le nôtre et Bossuet ; la Racine de la Bruyère Boileau de La Fontaine Molière Corneille Pascal ; et quelques autres…

Parallèle malheureusement impossible ou si peu….de peur de devoir le faire a contrario.

En définitive, le seul qu’ils nous autoriseraient et donc le seul que nous nous interdirons pour cette raison.

Est-il possible que nous nous détestions autant ?

Nous non, mais eux si.

 

1715 : mort de Louis XIV

Ce roi, né Louis-Dieudonné, qui n’en finissait pas de vivre, eut la politesse de mourir le 1er septembre 1715 avec ces mots « Je m’en vais mais l’État demeurera toujours »: eux savaient sortir.

Commençait alors notre beau siècle des Lumières….jusqu’à….Waterloo. Waterloo ne fut qu’une histoire de mauvaise pluie. Toujours est-il que l’Histoire ne commence pas en 1789, contrairement à ce qu’a tenté de nous suggérer notre nombrilisme républicain ; il n’y a pas “d’Ancien Régime”. Seulement une ligne continue de Clovis à nos jours. Seule une conception partiale et propagandiste de l’Histoire a pu accréditer cette ânerie jacobine de vouloir faire commencer notre histoire avec la révolution. La césure révolutionnaire n’eut rien d’une césure ni rien de si révolutionnaire ; Et la présenter comme une césure révolutionnaire fut certainement la mystification la plus éhontée de la vérité. Un divorce artificiel de notre Généalogie pour permettre à un régime, la république, de ne pas avoir à rendre compte de ses incapacités. Quelle odieuse tricheuse !

Vous pouvez vous risquer à un parallèle : nous sommes toujours gouvernés par les mêmes et ils n’ont rien changé à leurs préjugés, étant radicalement allergiques au dépoussiérage idéologique de leurs cerveaux. Et je suis tranquille : le seul exposé sincère du parallèle vous démontrera leurs nombreux mensonges. Ils vous pardonneront votre sagacité. Et savez-vous pourquoi ? Parce qu’ils voudront bien vous pardonner tous vos reproches, mêmes fondés, pourvu que vous continuiez à parler d’eux, le seul sujet qui les ait jamais intéressés.

 

1815 : Waterloo, le Congrès de Vienne.

Pourrait-on dire du XIXe siècle, le siècle des révolutions, des colonies et des nationalités ?

Pourquoi un parallèle entre les carottes et les canards ? Nous n’avons rien de commun avec ce siècle et donc aucune raison de devoir en endosser une quelconque responsabilité, à supposer qu’ils fussent responsables de ce qu’on pourrait leur reprocher c’est-à-dire bien moins que ce qu’on en a dit.

Tout parallèle serait hors sujet puisqu’entrepris que pour nous culpabiliser.

Or, nous ne sommes pas les héritiers de la honte, encore moins lorsque le discours de la honte n’a été construit de toutes pièces qu’à des fins d’émasculation de toute une nation millénaire : et toi, le censeur, qui es-tu donc pour insulter nos Pères ?

Entre les fautes vénielles parce que sincères de nos pères et la démagogie submergeante des réquisitoires de leurs censeurs, aussi intéressée que préméditée, depuis longtemps notre choix est fait : les censeurs sont peut-être parmi nous mais ils ne sont pas avec nous !

Et jamais ne le seront.

 

1914 : La grande guerre

Devrait-on dire le siècle des États totalitaires, de la décolonisation, de la fin des nationalités nationales et de la naissance des nationalités continentales ?

Ou doit-on souligner que ce siècle fut le premier à avoir substitué le langage du chiffre à celui du verbe ? A avoir préféré le virtuel au réel ? L’image au vrai ? La quantité à la qualité ? L’Avoir à l’Être ? L’impersonnel au nommé ? La masse à l’individu ? Le profane au Sacré ? L’Homme à Dieu ?

Ce siècle, ayant tout questionné, jusqu’à défier Dieu, a tout essayé, jusqu’à tenter le diable.

Ce siècle, pour pouvoir tout questionner, a cru devoir tout essayer, jusqu’aux atrocités ; et ne dut qu’à son instinct de survie de s’arrêter, juste en deçà de son suicide éthique.

“Il s’est inachevé”.

Il arrêta ainsi sa course au beau milieu de sa route pour ne pas avoir à tomber dans le précipice qu’il s’était creusé ; mais pour autant ne rebroussa pas chemin.

Il eut ainsi le sursaut de s’arrêter à temps et la faiblesse de ne pas oser le demi-tour.

Le courage de ne pas tout jeter de son éthique et la poltronnerie de ne pas se repentir.

Mais il ne faut laisser aucune place au qui pro quo : ce siècle n’est pas responsable, et nous avec lui, du nazisme, de Staline, Mao ou Pol pot et de leurs actes. Seuls Hitler, Staline, Mao et Pol pot sont responsables d’eux-mêmes. Leurs crimes ont fait office de paravent à tous ceux que le siècle commit mais dont il ne voulut pas répondre.

Pourtant,  certainement, ce siècle est responsable d’avoir cru qu’il devrait s’affranchir de Dieu car s’il avait gardé les Dieux de ses pères, jamais aucun des crimes que nous avons déplorés au XXe siècle n’eussent vu le jour. Ce fut cela notre ultime lâcheté : continuer à déclarer Dieu tabou pour ne pas avoir à reconnaitre notre faute, celle justement d’avoir élevé l’Homme “fils de Dieu”, credo de nos pères, en Homme “dieu à la place de Dieu”, statut en dehors duquel aucune des barbaries dénoncées n’eut été possible et statut en vertu duquel toutes les barbaries devenaient inéluctables.

Notre faute, autant que notre suicide, a été l’imposture de “l’Homme-Dieu” qui n’est pas un humanisme, encore moins une libération, mais ses inverses.

 

2014 : le plus grand cru de l’Histoire.

 

Alors 2014 sera le plus grand cru de l’Histoire de l’Humanité.

 

Notre Année, notre Histoire.

 

Incontestablement.

 

Non pas seulement parce que, siècle suivant d’un siècle qui s’est “inachevé”, il en corrigera les excès et en suppléera les insuffisances, car au fond, de ces corrections de son siècle ascendant, chaque siècle historique suivant, à un degré divers, peut s’en enorgueillir.

 

Mais, parce qu’en même temps qu’il ferme un siècle en ouvrant le sien, son inverse, il ferme une période de cinq siècles, les temps modernes, pour ouvrir une autre période de cinq siècles, les temps post modernes. Certes, le bas moyen-âge et la Renaissance l’avaient fait avant lui. Certes. Et nous avons vu ce qu’il nous en coûta. Certes. Mais jamais à cette échelle, mondiale, avec de tels enjeux, planétaires, sans que nous sachions encore combien il nous en coûtera.

 

Enfin, indépendamment des observations précédentes, ce 2014 sera le plus grand cru de l’Histoire de l’Humanité car historiquement et calendairement il n’y eut jamais qu’un précédent à l’an 2000 historique : l’an 1000 qui ne peut néanmoins lui être comparé.

 

En effet, tout ce qui vient d’être dit sur les Temps post modernes doit être dit en démultiplié par dix (ou deux) concernant le temps du millénaire. Or, le trait commun entre l’an 987 et 2014, le fil conducteur commun à tous ces dix siècles et à toutes les nations qui y participèrent fut la construction ininterrompue de l’État. Ou plus exactement la reconstruction de l’Empire Franc par l’État.

 

Et la question que nous devrons donc nous poser pour rentrer dans notre troisième millénaire sera de savoir si nous devons parachever cette construction ou en repenser une nouvelle ?

 

Rien de moins que l’ouverture d’un chantier…millénaire.

 

En poussant le curseur de référence encore plus loin dans le passé, 2014 est une date bimillénaire, le bilan de deux mille ans ou 1500 ans d’histoire ce qui, au regard de la carte supra, se passe donc de toute explication de texte ou d’image : c’est de civilisation franque et chrétienne dont nous allons reparler après 2014…

 

Oui, un Grand cru ce 2014,

 

Le plus grand depuis l’an 1 de notre ère.

 

Une idée communément admise, nourrie à la mamelle du misérabilisme et de la médiocrité ambiants, voudrait que ce beau programme ne nous concerne pas, nous européens et particulièrement, nous, Français. Nous serions déjà finis, noyés dans la modernité, un morceau d’étoffe élimée aux gloires définitivement passées. A en écouter certains, nous ne serions bientôt plus qu’un torche-cul civilisationnel. En définitive, pour avoir été, nous ne pourrions plus être. Déjà en tout nous nous mourrions. Nous n’en finirions plus de mourir.

 

Jonas ne voulut pas aller à Ninive.

 

Et la France, frileuse, craint son entrée dans le millénaire.

 

Mais, de même qu’il n’appartenait pas à Jonas de décider de sa mission à Ninive, de même, les Européens en général, et les Français en particulier, rentreront dans leur millénaire et, comme Jonas, réussiront. Car, sinon, sans eux, ni le siècle ni le millénaire, qui sont pourtant déjà en mouvement, ne commenceraient, comme la conversion de Ninive fut entamée bien avant que Jonas n’eût atteint ses rives bien qu’elle ne dut sa complétion qu’à son intervention.

 

Aussi, en 2014, nous ouvrirons le plus grand siècle et le plus beau millénaire de toute notre Histoire, nous Européens en général ; et surtout Français en particulier.

 

Aussi certainement que Jonas est allé à Ninive.

 

Et vive l’Empire des Royaumes Francs !

 

François DESVIGNES  


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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 06:08

 

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La République française a commis la même erreur que la Monarchie, sécrétant en son sein des ordres privilégiés déconnectés, sans plus aucune empathie avec la Nation qui pourtant les nourrit. Les mêmes causes devant entrainer les mêmes effets, voici ci-après le pourquoi et les mécanismes de notre très prochaine et probable révolution.

 

 

La France d’en haut aurait pu assurer sa pérennité si son arrogance ne l’avait pas rendue si oublieuse de son histoire.

En effet, cette France d’en haut, comme elle se nomme, n’a en définitive de “haut” que sa présomption. Par le choix de cet épithète, cette France des 3000 qui nous assujettit au lieu de nous gouverner, comme sous l’Ancien Régime, nous fait la confidence, l’aveu, qu’elle n’est plus qu’une oligarchie toute accaparée à la seule gestion de ses carrières professionnelles, à la reconduite sans fin de ses privilèges.

Elle ne passe plus son temps, en fait de gouverner, qu’à assurer l’hérédité de ses trônes à leurs “princes Jean”, pourtant le plus souvent monuments de fatuité, en plus d’être parfois la risée du monde. De ce constat de la dégénérescence de notre vie politique, nos pères de la Révolution en avaient déduit que le noblesse et le clergé étaient les sources de tous leurs maux, et certains d’entre nous, à leur tour, déduisirent que la France d’en-Haut n’était qu’un ramassis de “tous pourris” selon le refrain un peu rapide de M. Poujade.

Mais, ce faisant, à force de nous complaire dans la confusion des personnes et des fonctions, nous ne sommes pas tellement plus intelligents ni tellement mieux avertis que nos pères, et d’ailleurs plutôt moins.

Lafonction de gouvernance

 

Dans tout Gouvernement, il y a toujours eu une “noblesse” et “un clergé”, de tout temps, car quels que soient les noms que nous leur donnerons, les fonctions inhérentes à la gouvernance persisteront.

Ce pourquoi, à la différence de Poujade et de quelques autres, il est de notre intérêt pour la compréhension de notre malheur et l’efficacité consécutive de notre combat de toujours plus délaisser le discours sur les personnes, sauf pour en rire, pour ne s’attacher qu’à l’étude des fonctions et leurs mécanismes, pour ne plus avoir à les subir.

De tout temps, donc, il n’est que deux ordres gouvernants dans toute société : la noblesse et le clergé.

Le Tiers-état n’est pas un ordre à proprement parler mais la somme de tous les ordres mineurs non gouvernants, une apparente salade niçoise de la politique, la récapitulation de toutes les minorités nationales du territoire ; soit le peuple en ses entiers. Car, circonstance qu’oublie trop souvent nos ordres privilégiés, si le Tiers-état ne gouverne pas à raison de son hétérogénéité il contrôle ….et sait très bien sanctionner, tirant de son hétérogénéité même l’essentiel de sa puissance.

Si donc la fonction du peuple est de contrôler et la sottise des gouvernants d’imaginer qu’ils pourraient durablement les en empêcher, quels sont les fonctions de la noblesse et du clergé, et sous ce terme de nos jours, que faut-il entendre ?

La noblesse dit le droit.

Le clergé dit la morale.

Tous les deux participent du pouvoir, l’un soutenant l’autre.

D’un côté les trois pouvoirs qui “disent le droit”, l’exécutif, le législatif, le judiciaire, avec leurs acolytes, haute fonction publique et système des partis politiques. C’est tout l’appareil d’État de gouvernement ET son opposition dont la fonction n’est pas “d’empêcher” mais “de compenser” pour assurer la continuité et la pérennité du système. L’alternance elle-même obéit à cette règle. C’est la noblesse.

De l’autre côté, le clergé, ordre unique aux multiples facettes des groupes de pression, syndicats, médias de toutes sortes, universités, nébuleuse des écoles et chapelles, toujours dans le système, le confortant et le justifiant, chargé de “dire la morale”, de ce qu’il est convenable de penser et de ce qu’il est préférable de taire, jusqu’à la manière de le penser et la façon de le taire.

Normalement, le premier groupe est dans l’action, exécutive, législative, judiciaire, chargé d’apporter des solutions concrètes de gouvernement aux problèmes qui lui sont posés ; la gestion et la guerre sont ses métiers alors que le second groupe est par nature dans la réflexion, le débat, la messe, le sermon, et la confession. Aux premiers la gloire et les honneurs, aux seconds l’intelligence.

Normalement encore, la séparation entre les ordres est une nécessité primordiale pour la quiétude et l’efficacité de la gouvernance. On ne pourrait accepter sans risques le mélange des genres, que ceux qui sont dans l’action se croient intelligents ou inventeurs, ou que ceux qui sont dans la réflexion se croient capables ou courageux. Le transfuge est normalement interdit ou lorsqu’il est exceptionnellement ouvert sans possibilité de retour aucune : Charles Quint est rentré terminer ses jours dans un monastère pour ne plus en sortir. Et avant qu’il n’y rentre, on exigea de lui son abdication définitive.

 D’ailleurs, cette porosité entre les ordres est la marque la plus éloquente de la fin d’un régime ; en quelque sorte, nous avons initié la révolution française lorsque nous avons cru devoir retenir les offres de service du cardinal de Richelieu. A moins de considérer qu’il ne fut, comme Talleyrand, qu’un faux clerc mais un vrai ministre. Et dans le même ordre d’idées, nous commettrions peut-être une autre erreur en retenant la candidature toute cléricale du président du F.M.I. pour la gouvernance de la France ; ce puissant abbé de la finance internationale a définitivement quitté la galaxie de la noblesse, à supposer qu’il y fût jamais rentré, lorsqu’il prit son poste à Washington. A moins de considérer que le F.M.I. est un ordre d’action et non de réflexion sous prétexte que l’argent est tout alors que nous savons bien que si l’argent est tout, il est tout sauf la politique, un simple moyen et non une fin.

L’exemple le plus célèbre des conséquences néfastes de la violation de la séparation entre l’ordre de l’action et l’ordre de la réflexion est celui du Frère dominicain Savonarole qui crut indispensable de sortir de son monastère pour instituer la république théocratique de Florence de 1494 a 1498 ce qui lui valut, en vertu du pouvoir de contrôle du Tiers-état, de terminer sur le bûcher en paiement de ses excès …. concernant sa police de la pensée.

Comme quoi les vraies constantes en politique sont plus intéressantes que les faux changements.

Et à bon entendeur, salut.

Celui qui est dans l’action ne devrait donc pas être dans la réflexion et inversement. Il faut s’en tenir à cette règle ou renoncer à gouverner ; cette règle qui n’est que l’application intégrale de la séparation nécessaire des pouvoirs plaidée tant par Montesquieu (De l’Esprit des Lois), que Tocqueville (De la Démocratie en Amérique) ou Robert de Jouvenel (La République des Camarades). Mais avant même qu’elle soit exposée ou plaidée par ces brillants auteurs, de tout temps cette règle séparative fut instinctivement appliquée puisque toute l’histoire des États se réduit à leurs efforts ininterrompus visant à consacrer l’instauration de cette loi dans leur pays : celui qui parle est interdit d’action. C’est donc en construisant un pouvoir en tranches séparées que l’on a construit la démocratie.

Évidemment, vu ainsi, certains seraient sans doute mieux inspirés de “se taire” s’ils envisagent de nous gouverner un jour.

Mais, la boutade mise à part, la summa divisio du pouvoir entre ordre de réflexion et ordre d’action produit des conséquences inattendues : il n’appartient pas à un ministre de dire la morale en mettant sur un fait divers qui lui déplait des accents circonflexes sur toutes les nombreuses voyelles de son indignation. Car ce faisant, il mélange les genres : la voyelle et son accent circonflexe sont les privilèges de l’ordre de la réflexion. De même, il n’appartient pas au clergé de la République, en plus de proposer une réforme qu’elle pense juste ou nécessaire, de dicter à l’exécutif la manière de la mettre en œuvre.

Me direz-vous, ces distinctions de prérogatives sentent la naphtaline, le rétablissement d’une étiquette de Cour révolue.

Mais je ne le pense pas, surtout si nous acceptons d’appliquer plus l’esprit que la lettre de cette règle immuable et inhérente à toute gouvernance : le pape Urbain II appelle toute l’Europe chrétienne à la première croisade mais ne se déplace pas à Jérusalem pour autant. Allez comprendre… Et pourtant c’était en 1095, c’est tout dire de la constance de la règle.

En quelque sorte, pour la civilité des rapports entre noblesse et clergé, il faut leur imposer de rester polis et respectueux de leurs prérogatives respectives en les cloisonnant….. ce qui devrait nous permettre à nous, Tiers -état, d’encore mieux les contrôler.

Enfin, pourquoi nous cacher plus longtemps que cet enseignement sur les deux fonctions en politique en cache un autre : la loi de 1905 n’est au fond que l’application cultuelle de cette règle intangible, laquelle est elle-même le fondement organisationnel de notre démocratie…. (attention j’ai peur que certains s’étranglent) …depuis Clovis…. (attention à la syncope)… à cause de l’adhésion du pays au modèle chrétien qui est, outre le négatif actuel le plus intransigeant de la théocratie, l’inventeur le plus passionné de la laïcité et plus généralement de la séparation absolue entre le spirituel et le temporel, le religieux et le profane, l’action et la réflexion ? Et si les ministres du culte catholique ont été par le passé les plus piètres serviteurs de ce modèle pourtant rappelé tout au long du Nouveau Testament, cela ne retire rien à la pertinence du message : c’est le christianisme qui a été historiquement l’inventeur de la démocratie.

Personne ne nous demande de croire ; pas même les chrétiens. Mais ne soyons pas christophobes au point de nous priver d’une des clés de compréhension de notre vie politique et au delà de l’organisation et de l’efficacité de nos gouvernances temporelles. Nous ne sommes plus au temps de la république des trois Jules et il serait donc temps de prendre un peu de recul sur la question cléricale, c’est-à-dire un peu plus de science et de réflexion et un peu moins de militantisme partisan d’instituteur primaire ou de curé paranoïaque.

Cette question de la séparation de tous les pouvoirs entre eux, pierre angulaire de la démocratie, introduit tout à fait à propos la double question du serment et de la mission des ordres de gouvernance.

Au fond, dire que la gouvernance de toute société se répartit en deux fonctions d’action et de réflexion est un truisme.

De même relever que la pierre angulaire de la démocratie est justement la séparation des pouvoirs non seulement à l’intérieur de la fonction nobiliaire en pouvoir exécutif, législatif et judiciaire mais encore plus nécessairement entre la fonction d’action et la fonction de réflexion est une quasi lapalissade : nous ne pourrions pas soutenir, sans nous contredire, que la théorie des trois pouvoirs de Montesquieu est un axiome démocratique tout en renonçant à une stricte séparation entre l’ordre de la réflexion et celui de l’action.

En réalité, il nous faut donc aller plus loin.

Car toutes ces belles observations, si elles nous disent bien qui est qui et qui fait quoi ne nous disent pas comment ils le font ?

C’est le serment et la mission qui répondent à ces questions.

 Le serment.

 Les ordres de gouvernance ont besoin d’un serment préalable auquel se référer pour exercer leur mission, soit dans l’action, soit dans la réflexion.

Chaque société a son serment mais aucune société ne pourrait en changer sans prendre le risque d’en mourir et, encore plus sûrement, se suiciderait en maintenant en son sein un double serment incompatible. Le changement de serment est un abandon, un reniement. La coexistence d’un double serment est un mensonge continué, une trahison.

L’Empire de Rome doit sa perte d’être né avec les dieux de l’Olympe tout en s’étant converti au Dieu des chrétiens. Elle est morte d’avoir cultivé un double serment antinomique en son sein pour faire ensuite le choix d’abandonner celui de ses pères pour adopter celui des chrétiens.

Et toutes les sociétés qui, comme Rome, ont cru pouvoir changer de serment ou cultiver une polygamie du serment, comme Rome, en sont mortes.

Le serment est invariable, immuable, il est l’acte constitutionnel de la constitution, la cellule A.D.N du groupe. Vous pouvez changer de constitution, de régime, renverser des rois et même changer de religion ou de chapelle mais vous ne pourriez pas changer de serment.

Dans l’ordre normatif, il est au faîte du bloc de constitutionnalité c’est-à-dire à la tête de la tête de toutes nos normes juridiques. Tout notre système normatif ne découle que de lui, source première de toutes les causes et cause unique de toutes les conséquences. Le posséder c’est tout comprendre de nos 1500 ans d’histoire ; l’ignorer ou se méprendre sur son contenu c’est se condamner aux contre sens.

Le serment n’est pas toujours écrit, d’ailleurs rarement. Mais, étant immuable et constitutif du groupe, il est toujours originaire ; et c’est donc toujours dans les origines du groupe qu’on le découvre et dans sa résurgence actuelle qu’on le vérifie.

Il faut donc (re)découvrir ce qu’il y a de commun entre Clovis et De gaulle, leur loi fondatrice à laquelle ils ont prêté serment et juré fidélité et derrière eux et avec eux tous “les Francs” sans interruption depuis Clovis jusqu’à De Gaulle.

Pour nous, Français, cet exercice n’est pas si difficile car nous avons la chance… d’avoir écrit notre serment ! Mais bien après son adoption par Clovis.

Ce serment est celui dit du décret salique. En voici le texte :

«La nation des Francs, illustre, ayant Dieu pour fondateur, forte sous les armes, ferme dans les traités de paix, hardie, agile et rude au combat, depuis peu convertie à la foi catholique, libre d’hérésie. Elle était encore sous une croyance barbare. Mais avec l’inspiration de Dieu, elle recherchait la clé de la science, selon la nature de ses qualités, désirant la justice, gardant la piété. Alors la loi Salique fut dictée par les chefs de cette nation qui en ce temps commandaient chez elle … Puis lorsqu’avec l’aide de Dieu, Clovis le chevelu, le beau, l’illustre roi des Francs eut reçu le premier le baptême catholique, tout ce qui dans ce pacte était jugé peu convenable fût amendé avec clarté par les illustres rois Clovis, Childebert et Clotaire.

 Et ainsi fût dressé ce décret : Vive le Christ qui aime les Francs ! Qu’Il garde leur royaume et remplisse leurs chefs des lumières de sa grâce ! Qu’Il protège l’armée ! Qu’Il leur accorde des signes qui attestent leur foi, leur joie, la paix, la félicité ! Que le Seigneur Jésus Christ dirige dans le chemin de la piété ceux qui gouvernent !

Car cette nation est celle qui, petite en nombre, mais brave et forte, secoua de sa tête le dur joug des Romains et qui, après avoir reconnu la sainteté du baptême, orna somptueusement les corps des saints martyrs que les Romains avaient consumés par le feu, mutilés par le fer, ou fait déchirer par les bêtes …»

(Traduction de l’abbé Lemann d’après les Leges Salicae illustratae de Godefroy Wandelin. Anvers 1649)

En préliminaire du commentaire de ce texte , il faut clairement préciser, contrairement à ses apparences, qu’il n’est pas un texte religieux ; il n’est pas l’apologie de la théocratie mais son très exact inverse.

La partie la plus importante du décret est certainement le dernier paragraphe : “Car cette nation…” Que la nation soit brave illustre et courageuse devant les Romains, c’est bien. Mais toutes les nations se prétendent telles. Qu’elle ait reconnue la “sainteté du baptême” est déjà plus intéressant. Qu’elle ait cru en conséquence nécessaire de faire des martyrs romains ses héros change tout.

La sainteté du baptême : dans la Tradition chrétienne il y a les baptisés dans l’eau ( les chrétiens normalement gentils) et les baptisés circoncis de cœur (les idolâtres païens ou athées néanmoins gentils).Puisqu’ils sont tous gentils il iront tous un jour au paradis. Reconnaitre la sainteté du baptême revient à dire deux choses 1/ que tout démocrate est français de cœur ou de naissance quelle que soit sa religion pourvu qu’il soit gentil-démocrate .et 2/ puisque le baptême est saint, tous les hommes sont fils de Dieu et en cette qualité tous libres et égaux dans la dignité la plus haute quel que soit leur degré de démocratie.

Les martyrs décorés : ce sont des supers Français. Puisqu’ils sont morts pour la loi précédente (tous libres et égaux dans la dignité la plus haute), engagement prouvé qui, vous en conviendrez, a une autre tenue que les vociférations indignées mais sans risques de certains, donc, puisqu’ils sont morts pour la reconnaissance de la liberté et de l’égalité de TOUS, quoique de nationalité étrangère, ils sont Primus inter pares des Français. C’est-à-dire premier dans la dignité la plus haute du peuple le plus illustre. Faisant ainsi de l’engagement, en même temps que la conséquence nécessaire du serment, le devoir le plus absolu du Français.

Le serment s’impose alors de lui-même:

Tout Français travaille à ce que Tous les hommes soient toujours plus libres et égaux dans la dignité la plus haute et regarde cet engagement comme le devoir le plus absolu de son appartenance.

Qu’il croit ou non.

 Le nombre de Français vient donc sur l’instant de…. légèrement diminuer…

Et force est de constater que nos Français ne se sont pas toujours trouvé là où on les attendait ni là où on les espérait…

Comme le disait si bien Bernanos : “Être français n’est pas un droit mais une responsabilité”.

 

 La mission

Le serment est intangible, la mission est contingente. Elle varie en fonction de son temps. C’est l’application de la feuille de route du serment aux contingences du temps par les deux ordres de gouvernance, la noblesse et le clergé.

La difficulté de la démonstration provient essentiellement de la séquence retenue : nous prenons moins de risque de nous tromper en définissant une mission sur une période historique longue que sur une période d’actualité plus courte. Il faut choisir entre la clarté synthétique fausse et l’exposé exhaustif inutilisable.

Sur une séquence par grande périodes de 4/5 siècles cela donne ceci :

500-987 : l’œuvre mérovingienne puis carolingienne a été de donner la Pax Christi et le serment que nous venons de voir aux territoires européens (le Saint Empire). L’œuvre a commencé avec Clovis qui réalise l’unité de son royaume franc en 510 et s’achève avec le couronnement de Carolus magnus en 800 sous le titre d’Empereur très chrétien d’Occident. Cinq siècles pour nos fonts baptismaux.

987-1515 : l’œuvre capétienne (Hugues Capet est élu roi en 987) puis Valoisienne a été de donner un État à la France c’est-à-dire une sécurité juridique aux Français, un état de droit. C’est très important : à partir de 987 tout Français est une personne titulaire de droits et d’obligations et ne peut avoir d’obligations qu’en contrepartie de ses droits. L’État français est un État de droit en plus d’être traditionnellement humaniste à cause de l’éclairage de son serment. Sur ce sujet de l’humanisme, ce n’est pas l’État de France. C’est l’État des Français. Le Christ qui est leur Roi est Roi des Français. Il n’est pas Roi de France. Le roi de France c’est Capet, Valois, Bourbon. Ces rois là s’écrivent avec un “r” minuscule. Français et rois de France ont fait, convaincus d’être sous la protection de leur Christ-Roi, Roi des rois et Roi des Français, en ce compris le roi, plus que construire un modèle, ils l’ont offert, enseigné à l’Europe. En vertu du serment. Ce pourquoi le droit anglais de la common law… n’est autre que du droit français de Saint Louis ! Il ne s’agit pas non plus, contrairement à ce qu’a soutenu la propagande anticléricale, d’être papiste, lèche cul de Rome : c’est tout l’inverse. En vertu du serment, nos rois avec l’aide des Français, nous ont préconstruit la laïcité. Car, pour ceux qui ont un peu ouvert les Évangiles, le premier à avoir inventé et proposé le concept de la laïcité est précisément le Christ. Et personne d’autre ni mieux que Lui depuis.

1515-2015 : à partir de la Renaissance États, état de droit et territoires sont pratiquement installés. On se disputera encore mais ce sera du peaufinage ou de la convoitise. Définitivement, Valmy est une bataille inutile, une de plus. L’enjeu (en vertu du serment) est ailleurs : la construction de la démocratie représentative. Nous devons cette nécessité autant à la suite du raisonnement des siècles qu’à l’invention de Gutemberg. La logique de l’Histoire tend vers ce résultat. Mais l’imprimerie rend ce résultat urgent. Cette révolution technologique a accéléré et bouleversé le monde encore plus sûrement que la découverte des Amériques.Toute l’histoire des temps modernes n’est que celle de la construction de la démocratie représentative et son perfectionnement par l’instauration des libertés publiques. La monarchie française est morte de ne pas avoir su accompagner ce mouvement. Et de n’avoir pas su l’accompagner que pour avoir oublié son serment. Si Louis XVI, et encore plus la Cour, car Louis XVI avait parfaitement compris ces enjeux,  dans un sursaut de lucidité, avait imposé le vote par voix et non par ordre aux États Généraux, nous serions encore en monarchie. Et nous ne lui avons coupé la tête que sur ce quiproquo : son attitude nous avait persuadés qu’il était contre le serment (un dommage collatéral de la fonction de contrôle).

Nous vivons une époque difficile, nous fermons notre époque : fin de siècle, fin de période, fin de millénaire.

Nous entamons une époque formidable, nous ouvrons une ère nouvelle : nouveau siècle, nouvelle période, nouveau millénaire.

Le serment immuable reste inchangé, quelle sera la mission ?

Si l’internet fait pendant à Gutemberg, alors la mission qui s’ouvre sur la nouvelle période n’est pas celle de la démocratie représentative continuée mais celle de la démocratie directe initiée, qui deviendra bientôt une démocratie directe permanente c’est-à-dire une démocratie directe en permanence, couronnement de la démocratie tout court, elle même résultat ultime du serment : le tiers État va gouverner en permanence et non plus seulement ses représentants en son nom !

Si le serment reste immuable, la construction d’un État impersonnel unique au dessus des nations en substitution de la souveraineté des états nationaux procède d’une dyslexie suicidaire : aux dimensions de l’Europe, puisque c’est de cela dont il s’agit, pour respecter le serment, puisqu’il ne peut s’agir que de cela, nous ne devrions pas construire un État a-national désincarné au dessus des états nationaux historiques mais son exact inverse ; non UN État européen; ni même les États-Unis d’Europe ; mais les Nations-Unies d’Europe. Soit la version réactualisée du Saint empire, bien connu de nos cousins allemands, nos frères francs d’outre Rhin.

Que fait notre classe politique, noblesse et clergé confondus ?

Le contraire de ce programme.

Elle nous fait rentrer dans le siècle et le millénaire à reculons. D’ailleurs, elle ne conjugue plus ses discours qu’à l’imparfait.

 Sur la démocratie directe, même les partis non gouvernementaux comme le F.N  rejettent l’option : nous ne serions pas prêts (…) link

Sur la construction des Nations Unies d’Europe, et non d’un État unique impersonnel supranational en substitution des États nations, nous leur avons dit tout le mal que nous pensions de leur mauvaise copie lors du référendum sur la constitution européenne mais ils sont passés outre nos volontés avec le traité de Lisbonne.

Que pensez-vous qu’il adviendra devant un tel mur d’arrogance et d’archaïsme ?

Faites-leur donc cette dernière charité de leur demander d’ouvrir leur livre d’histoire à la page du 21 janvier 1793.

Avant que nous ne fermions le siècle et le millénaire.

Sans eux.

François DESVIGNES

 

 

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 15:19

 

 

 Les experts médiatisés ont pour profession de se tromper et pour passe  temps d’inférioriser leur auditoire. Ceux patentés de la Tunisie et du F.M.I. n’ont pas failli à la règle.

 

  

 

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Du temps de la gloire de Ben Ali, ils crurent bon de s’extasier devant la prospérité naissante du pays et sa stabilité néanmoins toute policière.

 

Certains, le patenté autoproclamé de la Tunisie, Antoine Sfeir, est même allé jusqu’à susurrer que les Tunisiens devaient leur prospérité à leur tortionnaire, flagornerie un peu trop grossière pour être crue, car, si depuis la Fontaine tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, cet exercice, pour un fromage normalement réservé au renard, n’est pas à la portée du premier amateur venu, qui, pressé par l’appétit des avantages et des honneurs qu’ils espère de celui qu’il flatte, oublie un peu vite que Ben Ali, s’il était tout aussi avide que son flatteur, n’en était pas moins beaucoup plus lucide, en plus d’être beaucoup plus intelligent que le corbeau et donc très peu empressé, bien que convaincu d’être le phœnix de son bois, de laisser à des imbéciles une quelconque miette de son fromage.

 

Le renard amateur et courtisan, pas moins médiocre dans sa reconversion que dans son métier de pseudo expert, fit donc les

 frais de sa flatterie qui, ne lui ayant rien procuré de son bienfaiteur espéré, le fit passer pour ce qu’il était devenu : le faux ami de

  la vérité.

 

Car au fond, lui et son acolyte du F.M.I., Strauss Khan, auraient pu ou dû y réfléchir à deux fois, bien qu’experts médiatisés, et en cette qualité professionnels de l’erreur, avant d’avancer que la prospérité d’un peuple était due à l’arbitraire d’un seul, que la prospérité si difficilement gagnée et encore si fragile de tout un peuple devait tout aux pratiques de musèlement d’un tortionnaire.

 

Sans doute la présomption de l’un l’aura aveuglé ; et sans doute, les appétits insatiables de l’autre l’auront fait délirer.

Se pouvait-il que des esprits aussi distingués aient pu s’abuser au point de soutenir que la prospérité et la dictature ne feraient pas un mariage contre nature puisque non seulement ils l’ont prétendu, contre toute évidence, mais encore ont intimé l’ordre à tout une nation de se soumettre, contre son gré, à cette abomination ?

 

Ils auraient pu se contenter d’ applaudir à la prospérité nouvelle et sans doute, spectateurs heureux du bonheur des Tunisiens, nos amis, nous nous serions joints à leurs ovations, saluant que le courage de tout un peuple ait pu, à partir d’un désert, gagner à force de travail et d’intelligence, en plus de sa prospérité méritée, l’indépendance et la dignité qu’elle leur procura.

 

Ils auraient pu encore souligner tout ce que la paix civile dut à l’autoritarisme de Bourghiba et à l’État policier de Ben Ali, et sans rien partager ou si peu de cette analyse en vertu du prix qu’il en coûta aux Tunisiens, nos amis, nous l’aurions néanmoins respecté, la liberté de choix d’un peuple, sacrée, commandant qu’il puisse encore choisir entre une prétendue sécurité policière et une prospérité par nature instable.

 

Mais ils ne pouvaient, comme ils l’ont fait, marier une prospérité si âprement gagnée avec un pouvoir si odieusement attentatoire à leurs libertés ; soutenir, comme ils l’ont fait, par un monstrueux paradoxe d’injustice, que le totalitarisme d’un seul était la cause nécessaire de la prospérité de tous alors que la vérité, son inverse – que les Tunisiens connaissaient trop pour la vivre quotidiennement – était justement que le totalitarisme tentaculaire de l’État policier d’un seul et sa coterie n’avaient fait qu’empêcher, contrarier, retarder, diminuer, voler les efforts et les bénéfices du travail, de l’entreprise, du courage et en définitive du talent de tous.

 

Ce faisant, ces faux amis de la Vérité, qui n’ont plus utilisé leurs expertises que pour mieux véhiculer leurs mensonges, nous ont insinué et présenté comme un théorème vérifié que la solution inepte qu’ils préconisaient pour toute une nation, celui de la marier avec son bourreau, devrait se préconiser également en tout terrain analogue, ce qui revenait à soutenir que chaque fois qu’une prospérité s’établirait sur un territoire, la meilleure ou seule façon de la garantir serait d’y installer un état policier….au nom de la démocratie.

 

Mais le bon sens le plus immédiat se glace d’effroi devant de tels sophismes. Notre silence indigné sera notre seule réponse ; notre seul débat.

 

L’histoire dira que nous n’avons dû qu’à la révolte des Tunisiens d’avoir été décillés, et, sans rien pouvoir prédire du futur de cette nation devenue aristocratique pour avoir gagné sa liberté à la mesure de son courage, refusant de nous bercer de mots aussi creux que factices et botaniques de “la révolution de jasmin”, tous issus d’un romantisme aussi hystérique qu’hypocrite, à la proportion de l’hystérie et du romantisme feint ou échevelé de leurs auteurs, comme tels, tant les personnes que leurs effets, inutiles ou pervers, alors que l’insurrection des Tunisiens fut d’abord l’insurrection de la dignité, beaucoup plus haute, nous nous souviendrons donc que nos amis, en se libérant de leur tourmenteur, réussirent là où nous n’avons pas eu seulement le courage d’entreprendre.

 

Car en effet, de même qu’ils se sont libérés de Ben Ali leur tortionnaire, de même sur leur exemple, il nous reste à nous libérer de leurs faux amis, nos faux experts.

 

Car tous, de Ben Ali aux faux experts, sont les instigateurs sinon pleinement conscients néanmoins toujours intéressés de la barbarie.

 

La leçon cinglante et inattendue de la Tunisie, notre amie.

 

François DESVIGNES

 


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  • Royaliste exilé en ASIE ; j'y travaille dans un cabinet d'avocats ; j'ai écrit un livre (Demain en France, le Roi, ed Benevent).Un autre en prerparation sur la Pax Francia; je collaborre à mes heures perdues à différents medias sur le web.
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